Alors que les Irakiens ont commencé à voter hier dans certaines régions, les cinq groupes jihadistes déclarent le scrutin contraire aux dispositions de la charia et promettent l'enfer aux tenants du pouvoir. L'Organisation d'Al-Qaïda en Mésopotamie, l'Armée de la communauté victorieuse, les Brigades salafistes d'Abou Bakr, les Escadrons du jihad islamique et les Brigades de l'incitation au bien et de la prévention contre le mal sont les signataires d'un communiqué, mis en ligne hier sur internet, dans lequel ils s'opposent formellement à la tenue des élections législatives irakiennes. “Participer à ce soi-disant processus politique, ce projet satanique, (...) est illicite et s'oppose à la charia”, affirment-ils. Les rédacteurs du texte estiment que le scrutin est “un complot contre le jihad et les moudjahidine (...) similaire au complot de Dayton”. Pour rappel, l'accord de paix de Dayton aux Etats-Unis du 21 novembre 1995, pour mettre fin à la guerre en Bosnie et en vertu duquel ce pays a été formé de deux entités : la Republika Srpska (RS), entité serbe, et la Fédération croato-musulmane, chacune avec son gouvernement et son armée et unies par de faibles institutions centrales. “Il est clair que ce pays qui se fait appeler superpuissance est en train de s'effondrer sous les coups des moudjahidine”, écrivent les cinq groupes dans leur communiqué, tout en insistant sur leur détermination à “poursuivre le jihad (...) pour établir l'Etat islamique, qui se réfère au Coran et la sunna”, en Irak. Sur le terrain, les élections ont commencé hier avec le vote des malades, des détenus et des membres des forces de sécurité, a déclaré Farid Ayar, un responsable de la Commission électorale, qui organise ce scrutin. Dans l'espoir de faire face aux attentats terroristes, les autorités irakiennes ont décidé que le pays sera à l'arrêt pour la période électorale, avec cinq jours chômés, l'interdiction de port d'armes, un couvre-feu nocturne sur l'ensemble du pays et la fermeture des frontières ainsi que des aéroports, du 14 au 16 décembre courant. Accentuant la pression sur le pouvoir irakien, les Américains voient en “cette élection, un pas important, un pas énorme et sans précédent depuis la chute de l'ancien régime, pour la mise en place d'un gouvernement permanent. La prochaine étape sera un long processus de construction de la démocratie”, comme l'a affirmé un responsable US à Bagdad. K. A./Agences