80% des eaux usées de plusieurs unités industrielles sont jetées sans traitement. L'impact de la pollution industrielle sur l'eau et l'environnement a été au centre des débats lors de la journée d'étude ouverte lundi à Constantine à l'initiative de l'agence de bassin hydrographique constantinois Seybouse Mellegue (ABH-CSM). Les professionnels et les responsables des secteurs concernés ont souligné l'importance de la préservation de l'eau, les dangers de la pollution et son incidence sur la santé publique, avant de s'imprégner de l'expérience allemande dans le domaine. Cette rencontre qu'abrite le Centre national de formation des personnels pour handicapés (Cnfph) a permis aux participants de relever les insuffisances et présenter des suggestions à même d'adopter une stratégie de prise en charge plus rationnelle et plus efficace dans le domaine de la préservation de l'eau et de la gestion des déchets industriels. L'accent a été particulièrement mis sur l'importance de la sensibilisation et l'échange d'informations relatives à ce sujet, à travers la programmation d'une série de communications qui traitent notamment de la situation actuelle des ressources en eau, du tissu industriel dans le bassin du Nord et de l'intégration de l'industrie dans le bassin versant, du recyclage des eaux, de l'état des lieux de la qualité des eaux superficielles, outre l'impact des métaux lourds et des rejets liquide sur l'eau. Dans ce contexte, Hatim Kherraz, directeur de l'agence du bassin hydrographique, a relevé dans son intervention l'intérêt primordial de l'épuration de l'eau des facteurs polluants générés par les rejets industriels, qui varient suivant les types d'activité. M. Kherraz a estimé, à ce propos, que les 45 unités industrielles se trouvant sur le territoire que couvre son agence, et dont 46% d'entre elles sont alimentées à partir des réseaux d'eau potable, “rejettent 80% de leurs eaux usées dans le milieu naturel sans un traitement préalable”. “Les pollutions observées dans le bassin sont de nature organique comme les conserveries chimique, telles les tanneries, ou physique comme c'est le cas pour les centrales thermiques, les cimenteries et la sidérurgie”, explique-t-il. Les intervenants ont souligné l'importance de réduire la pollution des eaux générée par l'activité industrielle en séparant les rejets industriels de ceux d'origine urbaine, par le biais d'installation des stations d'épuration adaptées et le contrôle strict de ces rejets au moyen d'analyses régulières et appropriées. L'agence de bassin hydrographique du Constantinois couvre une superficie totale de 44 348 km3 et regroupe les principales agglomérations de Constantine, Annaba, Skikda, Guelma et Jijel, indique son directeur. Les ressources du bassin qui relèvent des compétences de cette agence sont composées de 1 798 forages et de 18 barrages dont trois sont en construction. Les ressources souterraines mobilisées sont estimées à 489 hectomètres cubes par an, tandis que celles des ressources superficielles sont de l'ordre de 932 hectomètres cubes, ce qui porte le volume total mobilisé à 1 421 hectomètres cubes par an, précise la même source. La deuxième journée de cette rencontre sera consacrée à l'importance de l'économie de l'eau dans le secteur de l'agriculture. R. N.