La nouvelle politique, en vigueur depuis avril, propose des hypothèses de travail afin de mieux répondre aux aléas climatiques. L'Algérie connaît, de nouveau, une période de faible pluviosité. La situation ne fait pas sourire, d'autant que la météorologie non propice risque de perdurer. Au sein du ministère des Ressources en eau, une stratégie de secours est d'ores et déjà mise en place. Plus d'efforts, de rigueur et de rationalité dans la répartition de la ressource hydrique. Pour éviter toute situation désagréable, la nouvelle politique, en vigueur depuis avril, propose des hypothèses de travail afin de mieux répondre aux aléas climatiques. Interrogé récemment au sujet de la météorologie peu favorable à son secteur, le ministre des Ressources en eau n'a pas voulu faire pâle figure. «Je suis optimiste». Selon lui, s'appuyant sur les statistiques d'emmagasinage, la situation est moins difficile par rapport à l'année précédente. Le dernier taux de stockage des barrages, communiqué hier par Abdelmalek Benbouaziz, chargé de la communication au sein du ministère, est de l'ordre de 41,51%. Le ministre avait annoncé qu'une commission spéciale a retroussé les manches afin d'envisager «des hypothèses de travail et une stratégie en vue de réétudier la répartition de l'eau en cas d'une pluviosité défavorable». Le souvenir de l'année 2001 donne encore la chair de poule. L'Algérie a failli alors importer de l'eau. Il n'est plus tolérable, d'après le ministre, de tomber dans le même piège. Pour bien y faire face, la petite cellule chargée, sous la houlette du ministre, de mettre en musique le plan de secours, a, d'ores et déjà, achevé son travail. Il s'agit de reformuler le plan d'intervention et de le faire sortir de l'habituel catalogue, dit de mesures de dernière minute. La région ouest, la plus exposée aux aléas climatiques, bénéficie, si on se réfère à la nouvelle feuille de route, d'une stratégie spéciale de mobilisation de la ressource et de sa distribution. Grâce à l'interconnexion, à double sens, du barrage de Merdja Sidi Abed vers Gargar, la wilaya d'Oran est directement alimentée par un volume de transfert à hauteur de 50.000m3/j. Le volume atteindra bientôt les 80.000m3/j à la faveur justement de la reformulation du plan d'urgence. Le taux d'alimentation de la ville d'Oran à partir de l'infrastructure hydraulique de Gargar, épaulé par Merdja Sidi Abed de Chlef, est de 70%. A cela s'ajoute l'apport important de la station de dessalement d'Arzew d'une capacité de 90.000m3/jour, celui des stations monoblocs de la rive oranaise (10.000m3/jour) ainsi que la station de Brediaâ, d'une capacité de production de 20.000m3/jour. Le barrage de Sidi Abdelli et les forages de la région viendront également en secours. Quant à la région du Cheliff, celle-ci est oxygénée par la grande station de dessalement de Ténès, d'une capacité de 150.000m3/jour, tandis que les barrages de la région alimenteront le secteur de l'agriculture. Les apports obtenus sur l'ensemble du territoire national, en octobre 2006, sont à hauteur de 278 millions de m3 contre 133 millions durant le même mois de l'année dernière. Ce qui explique une situation moins difficile. Les 16 barrages de la région ouest ont emmagasiné un apport de 255 millions de m3, soit un taux de remplissage de 27,41%. Quant aux 12 barrages de la région du Cheliff, ceux-ci ont encaissé 1,77 million de m3, soit un taux de remplissage de 49,38%. A titre indicatif, le barrage de Keddara est à 58%, Tilesdit (Bouira) à 61,47% tandis que Taksebt est à 86% d'emmagasinage. La situation à l'est du pays se montre plus «confortable» avec un taux de remplissage de 60% et des apports de 18,66 millions de m3, à en croire les statistiques du ministère. Ces apports sont-ils, en fin de compte, en mesure de contrecarrer une période de chaleur qui risque de perdurer encore? C'est à cette question qu'il faudra désormais répondre.