C'est un Jean-Yves Chay visiblement heureux qui vient de boucler en apothéose cette phase aller du fait que son club, la JS Kabylie, déjà assurée du titre symbolique de champion d'hiver depuis une semaine, a conforté admirablement son fauteuil de leader en ramenant une précieuse victoire de son long déplacement à Biskra. Et si la JSK a finalement effectué le trajet Biskra-Tizi Ouzou, par route pour rallier la “ville des Genêts” très tard dans la soirée d'avant-hier mardi, le coach français de la JSK a eu juste le temps de récupérer de la grosse fatigue de ce long périple dans le Sud afin de faire ses bagages et rejoindre hier sa famille à Annecy pour passer les fêtes de Noël avec les siens et revenir aussitôt pour préparer le match de coupe d'Algérie prévu la semaine prochaine face à la sympathique formation “sudiste” du MCMekhedma et les péripéties d'un autre long voyage dans le Sud puisque cette rencontre inédite aura lieu le 28 janvier à Laghouat. C'est donc un entraîneur très satisfait du parcours de ses “Canaris” que nous avons pu prendre au vol, hier, peu avant de prendre son avion pour Lyon. “Certainement qu'il y a de quoi être satisfait de notre bilan, dans la mesure où nous avons récolté dix-neuf points sur vingt-quatre possibles depuis mon arrivée”, nous dira d'emblée Jean-Yves Chay avec le sentiment du devoir bien accompli. “Ma grosse satisfaction, dit-il encore, est d'avoir redonné une âme et une soif de vaincre à toute l'équipe qui renferme d'excellentes individualités qu'il fallait surtout remettre en confiance, après la grosse raclée prise face à l'équipe du Paradou et les deux semi-échecs concédés à domicile face au CS Constantine et au Widad de Tlemcen”. Pour argumenter un bilan aussi positif, Chay rappellera que “la JSK a inscrit douze buts en huit matches pour n'en concéder que trois et tout cela avec l'effort de faire tourner l'effectif au maximum, ce qui est important pour la dynamique de groupe”. Il est vrai que, depuis son retour à la barre technique de la JSK, Jean-Yves Chay a su remobiliser les troupes et motiver de nouveau de nombreux joueurs qui étaient marginalisés et carrément mis aux oubliettes par le Belge René Taelman limogé en début de saison. C'est ainsi que des talents purs tels que Herkat, Hamlaoui, Douicher, Benhadj et les deux Meftah, par exemple, ont été remis dans le circuit avec tous les résultats positifs que l'on connaît. “Je sais que cela n'est pas facile de gérer un effectif aussi riche, mais le football professionnel exige des droits et des devoirs de la part des joueurs qui doivent accepter la concurrence et le travail sans relâche tout en mettant de côté les sentiments et les états d'âme”, insiste Chay. À propos des péripéties regrettables de la semaine dernière, concernant “l'affaire Raho” Jean-Yves Chay, avoue “qu'il a été quelque peu contrarié par la réaction du joueur concerné et l'attitude condamnable de certains supporters.” “C'est vrai que j'ai été irrité par cette affaire malheureuse qui aurait pu être évitée par Raho car tous les joueurs sont censés respecter le règlement intérieur du club. Avec l'assentiment du président Hannachi et des dirigeants sincères et compétents comme Medane et Sadmi qui ont été des footballeurs de haut niveau et qui connaissent bien la rigueur du football professionnel, je suis déterminé à instaurer une nouvelle culture au sein de la JSK basée essentiellement sur le travail, la discipline et la concurrence sans léser personne”. À ce titre, Chay tient à lancer un appel aux supporters kabyles pour leur dire “de supporter l'équipe qui évolue sur le terrain et ne pas s'apitoyer sur le devenir de tel ou de tel joueur lorsqu'il ne joue pas. À mes yeux tous les joueurs ont droit à du respect, mais le football obéit à des règles strictes que tout le monde doit respecter. Habri a été sanctionné en premier et je pense qu'il a bien réagi et a compris que je pouvais compter sur lui et Raho, ou quelqu'un d'autre qui devrait se plier à notre discipline de groupe. La JSK est un club prestigieux qui exige de ses joueurs d'être irréprochables dans tous les domaines, voilà tout !” insiste Chay. Quant à la lutte pour le titre national, Jean-Yves Chay estime que “le championnat est encore long et il va falloir cravacher dur pour s'accrocher à notre première place, mais je pense que notre avance de cinq points sur notre poursuivant immédiat est déjà appréciable et nous permettra surtout d'aborder la phase retour avec beaucoup plus d'assurance et de sérénité”, conclut l'entraîneur de la JSK. MOHAMED HAOUCHINE