La 6e édition du festival du film amazigh a été lancée le 26 décembre dernier par Youcef Merahi, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, en présence des autorités locales et des hauts dignitaires de la vallée du Mzab, qui, malheureusement, ont quitté la salle juste avant le lancement du film d'ouverture. Par ailleurs, à cette occasion la généreuse et hospitalière Ghardaïa a déroulé le tapis rouge au cinéma et a donné libre cours à son éloquence poétique pour accueillir ses invités. Durant une semaine, environ 40 films en provenance de plusieurs pays seront projetés pour un public local et international. Parallèlement à cela, des ateliers de formation pour jeunes et moins jeunes sont au programme. L'ouverture a été assurée par le Marocain Hassan Laghzouli avec Tenja, projeté hors compétition. Une ouverture triplement symbolique. D'abord, l'œuvre est réalisée par un Berbère ayant filmé une partie de son film dans l'Atlas marocain. Ensuite, elle annonce la couleur des exigences cinématographiques attendues par le festival, et la ligne éditoriale de la manifestation. Enfin, ce film vient souligner, si besoin est, le caractère transnational de l'amazighité. La compétition a démarré le lendemain avec 4 films, qui ont révélé à la fois la passion, la ténacité et l'amateurisme des réalisateurs ayant déjà fréquenté l'arène. Cependant, un film s'est, d'ores et déjà, imposé comme un outsider en disqualifiant tous les autres qui pressentent des faiblesses allant, parfois, jusqu'à l'ignorance des règles élémentaires de la grammaire et de la syntaxe de l'image. Il s'agit de Jugurten de Mokrane Aït Saâda. Après Massinissa et Timgad, le plus primé des habitués du festival amazigh revient avec un film sur l'histoire du légendaire roi numide Jugurtha. Ces premières projections montrent aussi le manque de culture de visionnage de films de la part d'une partie du public qui prenait les salles de cinéma pour des lieux publics, où les appels téléphoniques, les bavardages, les sorties et entrées inopinées dans la salle… perturbent et déconcentrent les spectateurs qui cherchent à pénétrer dans les univers des œuvres présentés. Pour revenir aux choses positives, l'autre point pertinent qu'il y a lieu de relever dans cette 6e édition, est la tendance du festival à s'ouvrir à d'autres cultures et à d'autres cinémas. Dans cette perspective, les organisateurs offrent deux programmes : une rétrospective sur l'“Histoire et identité” et “Regards sur l'Irlande” sur les rapports du cinéma et de l'identité, ainsi qu'une invitation au cinéma irlandais à se dévoiler. De Ghardaïa, Tahar HOUCHI