Le ministre fera ainsi état des “agissements et pratiques des organisations qui vont jusqu'à exiger des cadeaux”. C'est dans une université désertée par les étudiants, pour cause de vacances, que s'est déroulée ce jeudi à Oran la conférence régionale des universités de l'Ouest. Pourtant, à l'intérieur de l'amphithéâtre de l'IGMO, à l'Université d'Es Senia, il a été essentiellement question de ces étudiants, notamment lors de l'allocution du ministre M. Harraoubia. En effet, le ministre de l'Enseignement supérieur, qui a pris la parole à l'ouverture des travaux de la conférence, s'en est pris aux organisations estudiantines qu'il a mises en garde contre “les troubles provoqués” par ces dernières, ajoutant que “personne n'est au-dessus de la loi !” En évoquant ces organisations estudiantines qu'il n'a, à aucun moment, désignées par leur appellation, le ministre fera état des “agissements et pratiques des organisations qui vont jusqu'à exiger du ministère des cadeaux, des portables Sagem, des sacs, etc., soi-disant pour honorer les meilleurs d'entre eux… J'ai reçu ainsi des listes de demandes…”, dira encore le ministre. M. Harraoubia poursuivra encore en évoquant l'existence d'un trafic autour des chambres de cités en disant : “Je n'ai pas de preuves !” Et d'ajouter que des “étudiants qui ont 2 à 3 chambres en utilisent une et sous-louent les autres !” Toujours dans sa mise au point et mise en garde à l'adresse des organisations estudiantines, l'orateur annoncera qu'il ne sera plus possible désormais de tolérer les dépassements sur les transferts de dossiers d'inscription d'une université à l'autre, les qualifiant de pratiques anormales. C'est un moyen, dira le ministre, pour certains étudiants de faire changer leurs affectations d'un cycle court vers un cycle long, alors que leurs moyennes au bac ne le leur permettent pas. À ce sujet, la mise en place par le Cerist d'une base de données nationales sur le cursus complet des étudiants sera disponible dès le début 2006. Dans ses propos, M. Harraoubia oubliera d'évoquer que ces dépassements et autres passe-droits des étudiants, qu'il entend dénoncer aujourd'hui, ne peuvent exister que s'ils trouvent des complicités dans l'administration. En revanche, à l'adresse des directeurs des cités universitaires et des responsables d'établissement, le ministre sera presque rassurant en déclarant : “Les prises de décisions sous la pression, c'est fini… Nous ferons tout pour améliorer la situation!…” Interrogé par un journaliste sur les problèmes de la mauvaise gestion des cités universitaires, M. Harraoubia sera moins prolixe en répondant tout simplement : “Nous sommes pour la bonne gestion !” Par ailleurs, lors de cette conférence qui s'est résumée à une lecture de rapports bureaucratiques, le ministre annoncera que d'ici 2009, 4 000 postes seront créés dans les universités qui accueilleront 1 400 000 étudiants, 800 000 lits pour les cités et 2 600 bourses à l'étranger seront accordées aux enseignants qui, également, pourront à nouveau profiter d'une ancienne disposition leur permettant de prendre une année sabbatique. F. Boumédiene