Plus d'une décennie de peur et de sang, la population de Tigzirt reprend goût à la vie dans la sérénité. L'activité terroriste ayant considérablement baissé du fait que les groupes du Gspc, qui sévissaient dans le massif forestier de Mizrana, ont perdu beaucoup de leur capacité de nuisance, ce qui a relativement soulagé la région de la terreur greffée dans sa vie de tous les jours. Mais le temps de répit n'a été que de courte durée, puisque des actes de banditisme, succédant au terrorisme, ont fait leur apparition avec un groupe de malfaiteurs spécialisé dans le vol de voitures et le racket. Depuis l'été dernier, celui-ci a commis divers forfaits dans des axes routiers menant vers la ville de Tigzirt, ayant touché de nombreuses victimes. L'extrême mobilité de ces nouveaux “coupeurs de route”, qui semblent bien connaître la topographie de la région et au fait des habitudes nocturnes de leurs victimes, explique la difficulté pour les services de sécurité de les arrêter, puisque ce groupe, opérant avec des armes blanches, organise de véritables guet-apens dans lesquels il extorque à ses victimes de l'argent et des portables, avant de disparaître avec de rutilantes voitures. Pendant que les enquêteurs peinent à mettre fin aux méfaits d'un premier groupe, un autre surgit pour activer au cœur de la ville de Tigzirt où il opère ses cambriolages de magasins, notamment à la faveur de la nuit et du mauvais temps. Ainsi, deux semaines après qu'un gérant d'une salle de jeux ait eu la désagréable surprise de constater la disparition de tout son outil de travail : téléviseurs, consoles de jeux (play-stations), c'est au tour d'un bijoutier de trouver son coffre-fort sorti de son magasin et abandonné par ce groupe, probablement pressé par le temps, et son mobilier pillé après un saccage systématique. Les cambrioleurs, qui semblent activer à l'aide de gants, pour ne pas laisser d'empreintes pouvant les identifier, puisque un de ces objets a été trouvé dans ladite bijouterie, ont poussé l'audace jusqu'à laisser des traces délibérément pour brouiller probablement les pistes aux enquêteurs. Ces actes de banditisme, qui sont étrangers à la région, croit-on savoir, ont contraint chacun d'organiser son autoprotection par l'installation de système d'alarme, en s'armant et en évitant les veillées dehors pour parer à toute mauvaise rencontre. une situation d'insécurité qui a mené en tout cas à la fermeture pure et simple du bureau de poste de Azroubar, dans la commune de Mizrana, après avoir fait l'objet d'un hold-up. A. H.