Deux décennies dans l'insécurité la plus totale ont fait de la majeure partie des villages de Mizrana de véritables no man's land. Les écoles ne répondent plus aux normes requises alors qu'elles accueillent quotidiennement des élèves. Les routes se dégradent de jour en jour laissant les villages dans la désolation au milieu du massif forestier du Mizrana. Cependant, pour boucler la boucle, ce sont les bureaux de poste reliant les villageois aux différents services de l'Etat qui ferment les uns après les autres. Actuellement, seule la poste de Aït Saïd, le chef-lieu, est encore opérationnelle. L'un des plus grands villages de la commune vient de perdre son bureau de poste pour des raisons similaires. Les responsables qui mettent les clés sous le paillasson, invoquent des causes qui relèvent de l'actualité, certes, mais difficilement réfutables, mais qui ne convainquent point les populations martyrisées de Ouatouba. Depuis deux décennies, la région située au beau milieu du massif forestier de Mizrana souffre de l'activité terroriste. Les actes criminels ont poussé la population à accepter tous les argumentaires, bien souvent fallacieux, du fait qu'après quelques années, il s'avère que leurs problèmes sont hélas les mêmes que ceux des régions qui n'ont pas été confrontées au terrorisme. A Tibecharine, le bureau de poste, qui servait auparavant au paiement de quelques pensions de veuves de chahid et à transmettre quelques courriers de collégiens, n'a pas aussi résisté à la vague de fermetures. A Azroubouar, à la suite d'un acte de banditisme, le bureau de poste a été fermé. En 2007, un groupe de malfaiteurs a subtilisé une somme de 300.000 dinars au receveur. Les autorités avaient demandé au responsable du bureau de remettre les clés et d'abandonner les lieux. Et comme un malheur ne vient jamais seul, après le séisme de 2003, l'école primaire de Tibecharine, endommagée au premier degré, selon les techniciens du CTC, devait être évacuée. Mais, hélas, jusqu'à aujourd'hui et malgré les dangers qu'elle représente, elle continue à recevoir des enfants. Elle le sera, selon toute vraisemblance, l'année prochaine après la fin des travaux de la nouvelle école. Notons enfin, dans le registre des frustrations vécues par les neuf villages et leurs 9600 habitants de Mizrana, que la RN 24 ce tronçon routier qui relie la région de Boumerdès à la frontière Ouest, est fermée depuis 2002 pour cause d'activité terroriste. Cette route rejoint Tigzirt, Mizrana, Azeffoun et tout le Nord maritime, vers la capitale, Alger.