Le chef de l'Etat a signé, avant-hier, la loi de finances 2006 et s'est engagé dans un message adressé aux Algériens à poursuivre la mise en œuvre des réformes de l'Etat, de l'éducation et de la justice. Abdelaziz Bouteflika entend bien lever toute équivoque sur son état de santé. Le contenu du message qu'il a adressé, samedi, aux algériens, aussitôt après son arrivée à Alger, confirme cette intention. “La signature de la loi de finances 2006 marque la reprise de mes activités après une absence forcée et un séjour hors du pays”, a-t-il écrit en guise de préambule. Démentant les rumeurs alarmistes ayant enflé depuis son évacuation à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce, le 26 novembre dernier, il annonce qu'il est totalement rétabli. Dans son propos, il laisse même entendre que sa convalescence est terminée alors qu'une période de repos lui avait été initialement prescrite. Le professeur Messaoud Zitouni, qui l'a accompagné tout au long de son séjour dans la capitale française, avait parlé d'une vingtaine de jours à un mois durant lesquels il devait se reposer avant de reprendre l'exercice du pouvoir. Ce qui n'a pas été vraiment le cas puisque le président de la république, affirme pour sa part, qu'il “n'a pas cessé durant toute sa période de convalescence, de superviser les affaires de l'Etat et de diriger ses actions”. En assurant par la suite qu'il “a recouvré sa santé (…) et retrouvé toutes ses capacités pour poursuivre” son programme, il suggère clairement que son retour au pays n'est pas un intermède impliqué par la signature de la loi de finances. Il était suggéré, en effet, que le chef de l'Etat regagne sa résidence parisienne ou parte en Suisse aussitôt après avoir accompli cette formalité. Une telle perspective était inspirée par les sources ayant révélé la date et les motivations de son retour à Alger. Aphasique, la dépêche diffusée par l'APS, mardi dernier, ne précisait pas si le come-back de M. Bouteflika était définitif ou pas. Le soin lui a été laissé de le dire sur une note d'enthousiasme et de détermination. “Je m'engage de nouveau à poursuivre, grâce à votre soutien, citoyens et institutions, mes efforts en vue de conférer davantage de rationalité à l'Etat, d'engager la réforme de ses structures de manière à imposer la force de la loi, et de réformer la justice et le système éducatif. Ces efforts, grâce à Dieu, commencent à porter leurs fruits”. Dans son bilan de l'année écoulée, sa maladie est qualifiée d'épreuve, ayant “conforté sa détermination et sa force pour faire face, avec courage et optimisme, aux difficultés rencontrées dans la réalisation des objectifs”, qu'il s'est fixés. Avant de clore son message par des vœux à l'occasion de la nouvelle année ainsi que de l'aId El-Adha, le chef de l'Etat a tenu à remercier les algériens pour leur compassion. “Les marques de sympathie et d'amour que vous m'avez témoignées et les craintes et préoccupations dont vous avez fait montre au sujet de mon état de santé, ainsi que la joie et le soulagement que vous avez manifestés à ma sortie de l'hôpital, m'ont touché au plus haut point. Je dois dire que ces marques de sympathie et d'amour ont été plus grandes que les sentiments que j'ai pu éprouver au sujet de mon état de santé et de ma guérison”, a-t-il noté, reconnaissant. SAMIA LOKMANE