L'idée de la création de la caisse d'épargne agricole n'attend que l'aval du département de Rachid Benaïssa pour qu'un dossier d'agrément soit déposé auprès de la Banque centrale d'Algérie l La caisse d'épargne reprendra l'effectif et le réseau de la défunte CNMA Banque mais n'héritera pas pour autant des créances détenues par cette dernière sur les agriculteurs, qui s'élèvent à environ 12 milliards de dinars. La filiale bancaire de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) pourrait devenir une caisse d'épargne mutuelle agricole, a indiqué hier le directeur général de la CNMA, Kamel Arba. C'est, entre autres, l'une des propositions soumises par le comité de réflexion pour la mise en conformité des statuts de la CNMA et proposées au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ce comité est composé de représentants de la CNMA, de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) et de la Chambre nationale de l'agriculture (CNA). La création de cette caisse d'épargne n'attend que l'aval du département de Rachid Benaissa, pour qu'un dossier d'agrément soit déposé auprès de la Banque centrale d'Algérie, a relevé le DG de la CNMA. La structure créée aura « le rôle classique d'une banque mais ne sera pas une société par actions (SPA) », a précisé M. Arba. « Elle va récolter l'épargne auprès des agriculteurs sociétaires. Seuls les adhérents du secteur de l'agriculture et de l'agro-industrie pourront bénéficier de crédits », a-t-il noté. La caisse d'épargne reprendra l'effectif et le réseau de la défunte CNMA Banque, mais n'héritera pas pour autant des créances détenues par cette dernière sur les agriculteurs, qui s'élèvent à environ 12 milliards de dinars, a-t-il précisé en outre. « On ne va pas créer un bébé handicapé », a-t-il commenté, tout en soulignant que « les créances allaient avoir un traitement spécifique », sans donner plus de détails. Tout porte à croire que l'on s'achemine vers un effacement des dettes des agriculteurs. Il est fort probable que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en fasse l'annonce lors de son intervention au cours des assises de l'agriculture, qui se tiendront à la fin du mois en cours. Le président de la CNA, Mohamed Chérif Ould Hocine, a indiqué de son côté que « l'épargne dans le secteur agricole est égale à zéro », d'où la nécessité de créer une caisse mutualiste qui serait en mesure de prendre en charge aussi bien ce problème que le financement de l'agriculture. Il estime, néanmoins, que des leçons doivent être tirées de la déconfiture de la CNMA Banque qui, selon lui, « a supporté tout le poids des réformes dans le secteur de l'agriculture ». Le sort de cette banque était, selon lui, prévisible étant donné qu'« elle n'avait pas été dotée de moyens adéquats ». Il a également évoqué le problème du statut de la CNMA. Celle-ci se voit accorder des agréments provisoires renouvelables en raison d'une confusion juridique entre les activités d'assurances et bancaires, signale-t-on. La CNA ainsi que les autres membres du comité de mise en conformité des statuts de la CNMA proposent un amendement du décret exécutif 95/97 fixant les statuts-type des caisses de mutualité agricole afin de faire bénéficier l'institution d'un agrément permanent.