Invité par la section de Bouzeguène de l'association Si Mohand U M'hand, Boualem Rabia, auteur de l'ouvrage Florilège de poésies kabyles, a procédé, jeudi dernier au centre culturel du chef-lieu, à la vente-dédicace de son recueil de poèmes anciens d'amour (style izlan et issefra), des poèmes sur la vie, sur la mort (religion et guerre) et divers, en version bilingue français-berbère. La vente-dédicace a été précédée d'une communication dans laquelle l'auteur a présenté son œuvre qui traite d'un patrimoine culturel immense, celui de la Kabylie, des Berbères et de l'Algérie. “Il m'est agréable de participer, même humblement, à la sauvegarde des poésies ici rassemblées dans ce recueil, lesquelles traduites dans une autre langue que celle qui les a enfantées, perdent de leurs prouesses véritables. Toutefois, ce florilège séculaire doit être perçu comme le murmure d'une voix qui aspire à recouvrer sa vitalité afin d'assurer son propre avenir dans un monde en pleine mutation”. M. Rabia dit que si ce patrimoine ancestral est encore vivant, c'est grâce aux femmes qui, elles, “ne laissent pas mourir cette somme d'âmes issues de la même source socioculturelle”. L'auteur du Viatique du Barde a rendu un immense hommage à toutes ces femmes en les désignant même dans la salle remplie pour la circonstance. Lors du débat, l'auteur du florilège de poésies kabyles a éclairé l'assistance sur la personne de Si Mohand U M'hand : “On ne peut ciseler un verbe d'une aussi belle manière que si l'on est tributaire d'un souffle surhumain. Si Mohand U M'hand est un peu comme “une création céleste”, comme d'ailleurs bon nombre d'aèdes et de poètes anonymes.” Florilège de poésies kabyles comprend quatre chapitres : “Poèmes sur l'amour” dans le style Izaln (à la fontaine des complaintes), un dialogue d'amour entre un beau berger et Sedda, une belle jeune fille…”Poèmes sur l'amour” dans le style Issefra (toujours à la fontaine), “Poèmes sur la vie”, une triade de sagesse (dialogue entre le père et le fils ; “Poèmes sur la mort”, la religion et la guerre, l'insurrection de 1871 ; “Divers”, poèmes attribués à Malous, dit “Si Ali U Smaïl” de Hendou (Azazga). C. Nath Oukaci Florilège de poésies kabyles, 250 pages paru aux éditions de l'Odyssée - Tizi-Ouzou. Prix 300 DA.