Le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est réuni jeudi en session ordinaire à Alger. Il a été une occasion pour les militants de ce parti de faire le point sur la situation nationale, tant politique qu'économique et sociale. Le RCD a ainsi constaté la montée de “la paupérisation et le chômage”, en dépit des “confortables réserves de change”, en déplorant le retard enregistré dans le lancement des réformes structurelles et le fait que “le débat économique est otage de divergences au sein de l'Exécutif”. Cette formation a également noté le rétrécissement des “espaces de liberté”, rappelant l'interdiction de manifestations publiques faite aux partis politiques et aux associations, ainsi que les menaces et intimidations qui pèsent sur la presse privée. Concernant la région de Kabylie, le conseil national a précisé que “la recherche du pire est avérée”, convaincu que le pouvoir joue “sur l'usure et la provocation”, organisant “le chaos” et livrant “la cité à la prédation de ses clientèles”. Il a relevé, sur le chapitre sécuritaire, que “l'intégrisme islamiste est de nouveau revendiqué avec ostentation, dans la rue et les institutions, tant il est vrai que les reniements, les compromissions politiques et l'impunité lui servent de carburant”. Cette situation est, selon les responsables du RCD, la conséquence de “la répression politique qui frappe les forces démocratiques” et du “laxisme dont bénéficie la violence islamiste dans les universités et les lycées”. Pour ce qui est de la prochaine élection présidentielle, le parti de Saïd Sadi a remarqué la multiplication des “déclarations d'allégeance”. “Tout porte à croire que cette échéance est préparée pour reconduire le pouvoir dans une confrontation, déjà subie, entre le conservatisme et la régression”, a indiqué la résolution du conseil national du RCD, avant d'appeler à “un sursaut citoyen”. Dans cette atmosphère “morose où le débat politique est biaisé, voire confisqué”, le Rassemblement a réitéré sa proposition de “refondation nationale”. Il s'est dit mobilisé autour de “la continuité du combat libérateur d'hier et la lutte démocratique d'aujourd'hui, pour parachever le processus de mise en place d'un Etat démocratique et social”. Pour le conseil national de cette formation, cette alternative “appelle à la refondation politique”, qui a besoin du rassemblement de toutes les “forces patriotiques”. Les militants du RCD ont, en outre, soutenu que, concernant la crise actuelle en Irak, “seule l'ONU a droit et devoir de se prononcer sur la légalité internationale”, en regrettant que le peuple irakien soit “l'otage du bellicisme américain et de la tyrannie de Saddam”. Et de rappeler enfin que le RCD fêtera, dans quelques jours, son 14e anniversaire. H. A.