L'artisan de la glorieuse épopée de Gijon lors du Mondial espagnol, M. Khalef Mahieddine en l'occurrence, était hier l'invité du forum du trihebdomadaire spécialisé Echibek. Devant une forte présence des représentants de la presse nationale à la maison de la presse Tahar-Djaout, Khalef n'a pas écarté la possibilité de faire partie de l'une des listes des candidats en course pour les élections de la Fédération algérienne de football (FAF) prévues le 23 janvier prochain. “Si l'un des postulants à la présidence de la FAF me sollicite, il est possible que je réponde par l'affirmatif. Mais il faut qu'il y ait une réunion des membres de la liste pour définir le plan de travail. Je ne collabore qu'avec la personne qui accepte de travailler dans un cadre collégial”, révèle, en substance, l'ex-entraîneur de la jumbo-jet. Celui-ci affirme aussi ne pas être contre le report de l'AG élective de la FAF (comme l'ont réclamé certaines parties) si cela servira l'intérêt national. Khalef a fait, par ailleurs, l'état des lieux du football algérien. Fidèle à sa ligne de conduite, l'orateur dresse un bilan négatif du sport-roi national en précisant avoir tiré la sonnette d'alarme depuis 1983. Vingt-deux ans après, la situation de notre football n'a pas évolué ; elle s'est, pis encore, sensiblement dégradée. Pour tirer le football de sa léthargie, l'invité d'Echibek a exposé une série de propositions ayant trait notamment à la formation et à l'organisation. Dans ce sillage, Khalef s'est félicité de la politique tracée par la tutelle, comportant 17 points, pour mettre le holà dans le secteur. “Je pense que le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Guidoum, a bien cerné le problème”, fait-il remarquer. Il suggère également la création d'organismes spécialisés dans la formation des entraîneurs et la détection de jeunes talents en Algérie et à l'étranger. Khalef n'a pas manqué au passage de mettre l'accent sur les carences constatées dans la gestion de la compétition. “Il est temps de gérer le championnat selon les critères scientifiques”, lance-t-il. “C'est pourquoi, ajoute-t-il, il faudra que la commission de programmation soit dotée de véritables compétences, car j'estime que cette dernière a un rôle prépondérant dans le développement du football local.” Et de renchérir : “Sincèrement, je ne suis plus le championnat national en ce sens qu'on n'arrive plus à respecter le calendrier.” En dépit de la mauvaise posture dans laquelle se trouve la discipline, Khalef refuse toutefois tout forme d'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. “Je suis contre qu'on réclame les services de cadres étrangers pour faire le diagnostic de la discipline chez nous. Dans ce cas-là, nous faisons appel à des personnes étrangères pour venir présider nos clubs. Franchement, je suis contre la marginalisation des cadres algériens lesquels ont démontré leurs compétences à maintes reprises.” Kamel Yamine