Le procès de Saddam pour le massacre de villageois chiites pourrait se conclure en juin prochain, selon le conseiller juridique américain auprès du Haut-Tribunal pénal irakien. L'ex-maître de Bagdad ne sera pas quitte pour autant, car il devrait ensuite répondre de nouvelles accusations de “génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre”, en commençant par la sanglante campagne de répression contre les Kurdes, en 1987 et 1988. Washington y tient pour montrer que son invasion n'est, tout compte fait, qu'une œuvre de salubrité. Le bureau américain de liaison auprès du tribunal envisage une nouvelle inculpation de Saddam dans ce sens, prochainement. Washington souhaite abréger la durée de la défense pour que le premier verdict contre Saddam soit prononcé au début de l'été. Si Saddam est jugé coupable, il encourt la peine de mort, mais il a la possibilité de faire appel du jugement, conformément à la loi irakienne. Si la peine de mort est confirmée en appel, elle devra être appliquée dans un délai de 30 jours. Mais la durée de l'appel sera certainement prolongée pour permettre au Président déchu de répondre de ses autres crimes supposés. Washington a ordonné au tribunal de rechercher des preuves de culpabilité sur les chefs d'accusation en attente. Tout d'abord dans le gazage de populations kurdes, puis dans la répression du soulèvement chiite en mars 1991, dans la déportation des habitants des marais du sud du pays et pour l'invasion du Koweït, a énuméré le procureur américain Dooley, qui a omis de rappeler qu'à l'époque, son gouvernement avait observé le silence. D. Bouatta