Suite à la suspension du président-directeur général de l'Entreprise bouteilles à gaz (BAG, Batna, Kouba et Mascara), l'entente entre l'ensemble du collectif des travailleurs de l'entreprise et le conseil d'administration EMB-BAG s'est détériorée. C'est du moins ce qui ressort du point de presse organisé, jeudi dernier, dans le bureau du président du conseil syndical et du comité de participation de l'entreprise. La situation qualifiée de “dérive” est en train de se gâter pour ne pas dire se fermenter au détriment de la santé de l'entreprise. Selon la correspondance adressée en date du 4 janvier 2006, au Chef du gouvernement, et ce qui a été dit lors du point de presse, les représentants des travailleurs de l'entreprise agitent le spectre de la grève si leurs desiderata n'ont pas été satisfaits. Une forte inquiétude couve dans l'air et les responsables du secteur devraient intervenir pour assainir le climat, dans le cas où la mésentente persiste, la situation financière de l'entreprises pourrait se compliquer davantage sachant qu'elle traverse une situation financière difficile. Dans une correspondance adressée en date du 3 janvier 2006, au président du conseil d'administration EMB-BAG, Zergunie Ammar, président du conseil syndical et de comité de participation de l'entreprise Bouteilles à gaz, actionne l'avertisseur et met en garde en écrivant : “Toute perturbation, intervenant à la tête de la configuration actuelle du conseil de l'administration de la BAG, viendrait contrecarrer les actions entreprises et risque de compromettre définitivement l'avenir de notre entreprise…” parce que, écrit-t-il, “l'entreprise (…) est en phase de mise à niveau, déjà élaborée et très avancée au niveau du CPE”. Connaissant l'enjeu auquel l'entreprise s'expose, le président du syndicat prêche la sagesse et exhorte la hiérarchie à différer sa décision. En contrepartie, il propose : “À notre avis, il est équitable, prudent et sage de surseoir à toute action de reconfiguration qui touchera la composante essentielle du conseil d'administration de la BAG”, et appuie ses dires par la mise en exergue de la réussite de l'entreprise en matière de management en s'adonnant à une longue liste de réalisations accomplies par l'ensemble des travailleurs, à leur tête le directeur, qui ont relevé le défi, selon ses dires, pour maintenir l'entreprise en compétitivité malgré les aléas économiques et la concurrence étrangère. Un jour après, dans la lettre précitée adressée au Chef du gouvernement, l'ensemble du collectif des travailleurs de l'Entreprise de bouteilles à gaz s'oppose fermement à la désignation d'un cadre du groupe EMB et écrivent : “Nous sommes favorables à la désignation de tout autre cadre de la nation à la tête de l'entreprise BAG, sauf ceux du groupe EMB.” La raison de cette décision, ils l'expliquent par “le déficit de l'EMB, qui se compte en centaines de milliards de centimes”, enregistré dans la fameuse affaire EMB-CMM, selon leurs dires. Syndicalistes et groupe EMB campent sur leurs positions. Devant le refus de répondre favorablement à leurs doléances, les travailleurs agitent le spectre de la grève et avertissent en écrivant ceci : “Nous vous informons, monsieur le Chef du gouvernement, que nous sommes contraints de recourir à un dépôt de préavis de grève générale et illimitée de l'entreprise et de ses unités, ceci afin d'éviter que l'on fasse couler devant nos yeux une entreprise algérienne…” “On ne veut pas être brisés encore une fois”, lancent-il. Le cri des représentants des travailleurs trouvera-t-il un écho favorable auprès des responsables du pays pour que les travailleurs de bouteilles à gaz évitent de recourir à la grève ? Seuls les jours à venir nous le diront. B. Belkacem