À défaut d'une prise en charge réelle du dispositif permettant un déroulement normal du hadj, il reviendrait alors au monde musulman, en concertation avec les Saoudiens, bien sûr, de mettre sur pied un organisme supranational, doté de pouvoirs élargis et de moyens importants pour assurer le bon déroulement du périple du hadj. Que Dieu le Tout-Puissant ait leurs âmes. Une bousculade à Mina près de La Mecque a fait 362 morts et plus de 289 blessés selon un bilan provisoire, au moment où les pèlerins accomplissaient le rite de la lapidation du mur symbolisant le “shaitan”(*). Parmi les victimes, il y a six Algériens qui ont fait le dernier voyage. Ce jour, ils sont des dizaines de milliers de fidèles à jeter de petits cailloux sur ce “totem” représentant les forces du mal lorsque des mouvements de foules incontrôlés écrasent ou étouffent des centaines de personnes, dans une indescriptible scène d'horreur. Comment est-ce possible ? Dans un pays qui sait qu'il est, sur le plan religieux, le cœur et le centre du monde musulman et qu'il reçoit plus de deux millions et demi de pèlerins chaque année, il devrait y avoir une organisation à la limite du parfait et à la mesure de l'événement ; avec des infrastructures et surtout des hommes aux compétences indéniables aux commandes. Apparemment, ce n'est pas le cas en Arabie Saoudite, du moins au cours de l'accomplissement du hadj. Il y a quelques jours, c'était l'effondrement d'un hôtel qui a provoqué la mort de 76 hadji dont sept sont algériens vivant en France. Auparavant, d'autres accidents et autres catastrophes similaires, dont le plus dramatique demeure celui du tunnel de Mina qui a fait 1 426 morts, ont endeuillé le hadj. C'est dire que ces drames à répétition deviennent de plus en plus insupportables, et que toutes ces victimes auraient pu avoir la vie sauve si un minimum d'organisation et d'ordre eut été instauré à Mina. En fait, ce sont tous les Lieux-Saints de l'Islam qui doivent être gérés avec plus de rigueur et surtout plus de moyens. L'Arabie Saoudite, dont les capacités financières sont de notoriété publique, se doit de repenser totalement les conditions du hadj, revoir les infrastructures, les itinéraires et l'encadrement de l'énorme marée humaine qui accomplit le cinquième pilier de l'Islam. À défaut d'une prise en charge réelle du dispositif permettant un déroulement normal du hadj, il reviendrait alors au monde musulman, en concertation avec les Saoudiens, bien sûr, de mettre sur pied un organisme supranational, doté de pouvoirs élargis et de moyens importants pour assurer le bon déroulement du périple du hadj. En un mot, comme en dix, les musulmans partent à La Mecque poussés par la foi en Dieu pour accomplir le cinquième pilier de l'Islam et être en conformité avec les préceptes de l'Islam, les commandements du Coran et les traditions du prophète rapportées par les hadiths ; et non pas pour mourir écrabouillés par l'effondrement d'un hôtel ou écrasés par un rouleau compresseur humain à Mina ou ailleurs. Maintenant que des fidèles meurent en accomplissant le hadj est tout à fait naturel et relève de l'ordre du divin, ce qui d'ailleurs n'a jamais suscité de polémiques. Quant à la catastrophe de Mina, une catastrophe de trop, les autorités saoudiennes se doivent de prendre des sanctions contre les auteurs de ces négligences mortelles, contre ceux qui n'ont pas su canaliser les pèlerins sur le terrain et aussi et en particulier contre les responsables au niveau supérieur auxquels incombent le rôle et la mission d'assurer les meilleurs conditions aux hadji. Les parents des victimes, musulmans eux aussi, attendent qu'en terre d'Islam, la justice soit rendue. (*) Satan A. O.