Le mal-construire est ominiprésent dans nos cités à travers la présence en particulier d'au moins dix mille carcasses, c'est-à-dire des habitations non achevés depuis des années, défigurant ainsi le visage de nos agglomérations, sans que les pouvoirs publics ne réagissent. De nombreuses villes et sites du pays présentent de fortes potentialités de tourisme. Malheureusement, cette vocation touristique n'est pas prise en compte par les autorités concernées qui ne semblent pas lui accorder la priorité voulue. Il s'agit d'un patrimoine lié à la culture, l'archéologie, le balnéaire, le désert, le thermal, la casbah, les ksours… qui n'est souvent pas valorisé bien qu'il constitue un catalyseur économique. Pour cela, le rôle des autorités locales est, selon les experts, important. Il faut souligner, en effet, le profil et la formation dont doivent disposer le président de l'APC et son staff au niveau des communes qui disposent de ces richesses diverses. Il est utile de procéder à une classification des villes par taille et spécificité. L'architecture type de chaque région (l'oasis rouge avec ses maisons de terre, les ksours, casbah...) doit impérativement être sauvegardée. Le patrimoine de chaque ville touristique (patrimoine classé et autres) gagnerait également à être préservé. L'urbanisme, c'est aussi le renforcement du transport collectif et la réglementation plus rigoureuse du transport privé (train, bus, aéroglisseur, bateau) et le réaménagement et la multiplication des journées de réception des citoyens par l'administration locale, limitées actuellement aux deux seuls jours, à savoir le dimanche et le lundi. À travers une telle action, le citoyen peut s'exprimer sur les différents problèmes qui surgissent dans son quartier. Il y a lieu de réactiver les marchés hebdomadaires et les mettre sous la tutelle des communes, tout en créant des centres de loisirs, de sports et des infrastructures de culture dans chaque quartier. Les responsables locaux doivent, en outre, établir un certificat, une sorte de livret de santé de chaque bâtiment dans le but de réhabiliter le patrimoine immobilier vétuste. Par ailleurs, la situation des constructions non conformes au permis de construire doit être assainie. constructions non conformes : une situation à assainir Outre l'éradication des bidonvilles, il y a lieu de récupérer les espaces publics pour éviter la prolifération des marchés informels sur les principales artères de la ville. Il est également préférable de vendre les 580 000 logements détenus par l'OPGI au citoyen pour lui permettre de gérer au mieux son immeuble. Autre tâche : l'embellissement des façades des principales artères dont les commerces doivent obéir impérativement à un type de décoration appropriée et uniformisée. Sur un autre registre, il est primordial d'assainir la situation juridique des lotissements et d'achever les travaux de construction entamés concernant un total de 10 000 carcasses environ. La participation du citoyen au choix de la couleur des transports publics, privés et taxis ainsi que le suivi de l'hygiène périodique relèvent des fondements de la citoyenneté. À cela il faut ajouter la réorganisation totale avec l'implication des citoyens de la fonction liée à la sortie et l'évacuation des ordures ménagères et les gravats qui jonchent continuellement nos trottoirs. Les experts estiment, enfin, que la coordination étroite sous l'autorité de l'APC des interventions multiples et répétées pour la réalisation, la réfection des conduites d'eau, d'électricité, de gaz, d'assainissement, de revêtement sol et des bordures de trottoirs demeure toujours de mise pour une gestion efficace et collégiale de la commune Badreddine K.