Le porte-parole du gouvernement marocain, M. Nabil Benabdallah, a indiqué hier, lors d'un point de presse, qu'il existe “une coordination” entre les autorités sécuritaires marocaines et algériennes dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. M. Benabdallah, également ministre de la Communication du gouvernement de Rabat, a précisé que cette coordination est effective, “notamment sur la frontière” entre les deux pays. La coopération entre les structures en charge de la sécurité à Alger et Rabat porte, a encore précisé le ministre marocain, sur “un échange d'informations” dont le but est de “resserrer l'étau autour des personnes soupçonnées de terrorisme parmi les candidats à l'émigration clandestine vers l'Europe”. Le porte-parole du gouvernement n'a pas manqué de déclarer la volonté de Rabat de voir cette coordination se poursuivre car, a-t-il ajouté, “il est de l'intérêt des deux pays que cette coopération continue”. Il faut remarquer que cette déclaration intervient après l'arrestation de plusieurs personnes soupçonnées d'activités terroristes de part et d'autre de la frontière algéro-marocaine. Il y a moins d'une semaine, précisément le 13 janvier, des sources sécuritaires algériennes, reprises par la presse, annonçaient l'arrestation d'un groupe terroriste composé de 13 personnes à Tlemcen, à quelque 540 kilomètres d'Alger. Des armes, des munitions et des documents subversifs ont été saisis lors de ces arrestations, indiquaient les mêmes sources qui faisaient état également d'une saisie similaire à Maghnia, une ville située non loin de la frontière. De leur côté, les autorités sécuritaires marocaines avaient procédé, à la mi-décembre 2005, à l'arrestation de 12 personnes soupçonnées d'appartenir à un groupe terroriste marocain dont le fief serait la frontière algéro-sahélienne. L'annonce du ministre marocain de la Communication laisse entendre que ces arrestations constituent des résultats directs de la coordination entre les deux pays séparés par une frontière fermée depuis 1994, après une polémique entre les deux gouvernements suite à un attentat perpétré contre un hôtel à Marrakech et que les autorités marocaines avaient tenté d'imputer aux services de sécurité algériens. Farouk Lekhmici