Une explosion d'une conduite de gaz a eu lieu, hier, à 11h45 au niveau des Sablettes, à proximité du quai pétrolier du port d'Alger, ne faisant, heureusement, aucune victime ni de dégâts matériels. Ce sinistre, d'une rare intensité, dégageant une épaisse fumée noire et visible à plusieurs kilomètres à la ronde, est dû, selon la Protection civile, à des émanations de gaz. Celles-ci s'étaient accumulées sous terre durant une longue période. Elles sont le produit des résidus d'hydrocarbures que rejettent, notamment, les navires. Plusieurs camions de la Protection civile ont été dépêchés sur les lieux quelques minutes après l'explosion. Tandis que les feux augmentaient en intensité, les forces de police s'efforçaient à faire évacuer de nombreux curieux qui se sont postés sur la RN5 ou sur la passerelle qui sépare la route Moutonnière et le Jardin d'essais du Hamma. « Circulez, ne restez pas ici, c'est pour votre sécurité », ne cessaient de lancer les policiers, équipés de casques et de bâtons. « Une autre explosion peut survenir à tout moment si la citerne prenait feu », explique un CRS à un groupe de badauds qui n'avaient pas l'air de mesurer le risque. La citerne à laquelle faisait allusion le policier est ce grand bac de 5 000 m3 qui sert de station de déballastage (rejets des eaux et des résidus de carburant des navires). Alors que les pompiers étaient à l'œuvre pour circonscrire le feu, des équipes de Naftec arrosaient à grande eau le bac en question. « C'est une mesure préventive. Il ne faut pas que les gaz chauffent car l'irréparable peut se produire », nous a indiqué un responsable des services de sécurité. Il faut savoir que l'incendie s'est déclenché à l'embouchure du pipeline qui relie la raffinerie de Baraki (Sidi R'Zine, à 15 km au sud-est d'Alger). Ce qui a énormément préoccupé les services de sécurité et la Protection civile, craignant ainsi la propagation du sinistre vers ces tuyaux hautement inflammables. L'incendie a pu être maîtrisé totalement à 13h10 après que les services portuaires eurent évacué en urgence trois navires qui mouillaient à proximité du sinistre dont l'un, appartenant à Sonatrach, est spécialisé dans le transport d'hydrocarbures. Selon le PDG de Naftec (entreprise propriétaire de la raffinerie de Baraki), l'étincelle pourrait être provoquée par un mégot de cigarette. « Une cigarette a dû être jetée au niveau des falaises, lieu de concentration des gaz. Ceci dit, l'enquête qui est en cours déterminera les causes réelles de cet accident », a-t-il dit lors d'un point de presse improvisé sur les lieux même de l'explosion. Il faut signaler que l'entreprise du port d'Alger a immédiatement enclenché son plan Orsec. Sonelgaz, de son côté, a procédé, selon M. Benameur, cadre dirigeant, à la coupure du gaz et du courant électrique.