Un véritable réquisitoire a été établi sur le secteur du tourisme par les séminaristes, en particulier des promoteurs et des universitaires qui se sont succédé à la tribune à l'occasion de la journée d'étude qui s'est déroulée à l'hôtel Bel Air de Aïn Témouchent et à laquelle ont participé deux cadres du ministère de tutelle. Les universitaires de l'ouest algérien, présents en force à cet événement qui touche à l'économie algérienne, ont apporté leur contribution en touchant du doigt la plaie qui ronge ce secteur nostalgique qui n'arrive toujours pas à connaître l'essor tant espéré et ce, malgré la batterie de textes promulgués à la faveur d'un complément d'un mécanisme qui tarde à donner ses fruits sur le terrain. L'intervention de l'universitaire A. Belarbi de Tlemcen ayant pour thème “Le tourisme : l'énigme de l'économie algérienne” a relevé avec force détails et chiffres à l'appui et ce, en comparaison avec les deux pays voisins que sont le Maroc et la Tunisie, pour ne citer que ces deux exemples, que tout repose sur l'aspect mental. Pour l'intervenant, l'Algérien souffre d'une absence de culture en matière touristique, y compris celui qui a le pouvoir de décision en s'appuyant sur la récente déclaration d'Alfred Sauvy, expert en économie, faite lors d'une rencontre internationale qui s'est déroulée en Tunisie. En termes d'investissement, le Maroc et la Tunisie ont attiré 80 fois le nombre de touristes enregistré en Algérie. La différence est de taille. “Ce qui nous incite à poser la question sur l'avenir du tourisme en Algérie”, devait déclarer M. Belarbi, en citant une toute petite phrase de l'ex-manager de la Banque mondiale, Mac Namara, mais qui est lourde de sens, à savoir qu'“il n'y a aucune contrainte matérielle qui entrave les solutions sensées car cela se passe dans la mentalité des personnes”. De son côté, M. Benchaâbane, qui est intervenu au nom des promoteurs touristiques dans la wilaya de Aïn Témouchent, a saisi l'occasion de la présence des représentants du ministère du Tourisme pour revendiquer la levée des lenteurs rencontrées pour l'accès au foncier, des facilités de crédits bancaires, l'assainissement de l'environnement ainsi que le soutien de l'Etat avec la mise sur place d'un guichet unique dans chaque wilaya pour l'investissement dans le tourisme afin d‘éviter le parcours du combattant. M. Ouardi, cadre au ministère du Tourisme, a apporté certaines réponses aux doléances des promoteurs en qualifiant l'article 51 de la loi relative à l'investissement de non-sens, lequel article stipule que les terres destinées à l'investissement sont destinées aux enchères publiques. M. Ouardi a informé l'assistance que la loi de finances pour 2006 a levé cette contrainte. À l‘adresse des promoteurs susceptibles d'investir dans la wilaya de Aïn Témouchent et à leur demande, le représentant du ministère du Tourisme dira : “Nous sommes prêts à entamer l'opération de délocalisation à Bouzedjar pour peu que l'investisseur présente un projet consistant et une étude de faisabilité. Or, jusqu'à ce jour, notre département n'a toujours pas reçu de dossiers de faisabilité. Alors, soyons sérieux”, a-t-il conclu. M. L.