En effet, une série de records historiques a été annoncée, hier, lors de la présentation par M. Chakib Khelil, ministre de l'énergie et des Mines, invité du forum d'El Moudjahid, du bilan de son secteur. Sonatrach a versé en 2005 au Trésor 2 267 milliards de dinars (croissance de +53%), soit environ 30 milliards de dollars US, au titre de la fiscalité pétrolière. Le prix du baril algérien s'est situé en moyenne à 54,4 dollars contre 38,5 dollars en 2004. La compagnie nationale pétrolière a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires en valeur de 45,6 milliards de dollars, dont 39,3 milliards de dollars de recettes à l'exportation. C'est une performance sans précédent. Les exportations se sont élevées à 145 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP), contre 137 MTEP en 2004, soit une croissance de +6,2%. Cette croissance est due à l'augmentation des exportations de pétrole brut et de gaz naturel de respectivement 9% et 13%. La production d'énergie primaire commerciale a atteint 180 millions de TEP dont 19% ont servi à la couverture des besoins internes. Les investissements, dans les secteurs de l'énergie et des mines, ont atteint en 2005 5 milliards de dollars dont 1,28 milliard de dollars injectés par des sociétés étrangères. Dans ces deux branches, les nouveaux emplois créés en 2005 ont atteint 37 000 dont 22 235 par Sonatrach. Par ailleurs, le secteur enregistre la signature de dix contrats d'exploration pour un montant d'investissement de 208 millions de dollars, une augmentation des activités forage de 15% par rapport à l'année 2004, la réalisation de 9 découvertes dont 6 par Sonatrach seule. La production de l'électricité a enregistré une forte croissance (+10%) au cours de l'année 2005 par rapport à l'année 2004. Elle s'est élevée à 34 000 gigawatt/heure (Gwh) dont 1 000 Gwh produits à partir de nouvelles centrales Kahrama (Arzew) et SKS (Skikda). La consommation d'électricité a cru de +8% en 2005 pour se situer à 28 000 Gwh. Le nombre d'abonnés à fin décembre 2005 a atteint 5,6 millions. La consommation nationale de gaz naturel a enregistré une forte de croissance de près de 8% pour atteindre 23 milliards de m3 due à l'augmentation de la consommation des unités industrielles et des ménages. De surcroît, la branche mines a enregistré une croissance de 15%. Cette croissance est tirée essentiellement de l'évolution de la production des phosphates (+25,7%), de l'or (+19%) et d'agrégats (+45%). Le secteur de l'énergie et des mines, a ajouté le ministre, a poursuivi sa politique de développement de ses moyens de distribution par l'encouragement des opérateurs privés à investir dans toute la chaîne de l'activité grâce aux mesures incitatives accordées par le ministère, en particulier l'encouragement des carburants propres et, d'autre part, l'augmentation des marges. Le ministère a accordé en ce sens en 2005 une centaine d'autorisations : 56 pour la réalisation de stations-service (contre 46 en 2004), 34 d'extensions de stations-service pour la distribution du GPL carburant (contre 31 en 2004), 8 autorisations pour la réalisation de centre de stockage et de distribution de carburants (1 en 2004), 7 autorisations pour la réalisation de centres enfûteurs (4 en 2004). L'Algérie n'est pas à l'abri d'un contrechoc pétrolier À contre-courant des thèses des spécialistes selon lesquelles le monde est entré dans un cycle de pétrole cher, le ministre a laissé entendre que l'Algérie n'est pas à l'abri d'un contrechoc pétrolier. Un krach boursier peut survenir entraînant une récession dans le monde, provoquant une chute des prix du pétrole. De même, une augmentation pétrolière de la production de l'Irak, de l'Iran et de la Libye (voire de l'Arabie Saoudite) peut entraîner une offre excédentaire à la demande et pousser les prix à la baisse. Sur les perspectives de prix du pétrole en 2006, il a de nouveau soutenu que les cours continueront à être bons, notamment en raison de la croissance de l'économie mondiale (prévision 4%). “Nous ne prévoyons pas de délestages (coupures d'électricité significatives)”, a répondu, du reste, le ministre. N. R.