La courageuse initiative de Arezik Tahar Nacera Saidi de créer un espace culturel sur la place d'Alger, s'est soldée ce jeudi par l'organisation d'une première rencontre autour du numéro 21 de la revue Naqd. Une rencontre qui a drainé grand monde en dépit de l'exiguïté de l'espace. Un espace étriqué qui a honorablement accueilli la cause, qui indispose le monde entier. D'emblée, Daho Djerbal, directeur de la publication présentera la revue Naqd, dont l'objectif est d'être un relais entre les travaux universitaires et le travail d'information dans la presse. “Consacrer ce numéro de la revue Naqd à la cause palestinienne est une prise de position de notre part, car il est regrettable que la question soit passée des unes des journaux pour occuper les dernières pages”, déplore l'universitaire, qui ne manquera pas de rappeler le soutien inconditionnel de l'Algérie pour toutes les causes justes. “L'Algérie qui était une référence pour tous les combats justes est passée aujourd'hui au stade de l' obéissance et de l'alignement aux forces internationales. Il ne faut pas oublier que la Palestine est sous occupation.” L'apport de la revue Naqd, qui a consacré tout un numéro à la question palestinienne est une prise de position politique dans un environnement hostile. “ Après avoir représenté une sorte d'incarnation de la révolution (anti-impérialiste ou islamiste), la lutte du peuple palestinien pour ses droits légitimes apparaît de plus en plus pour ce qu'elle est réellement : une lutte de libération nationale”, écrit le sociologue Abdelhafid Hamdi-Cherif dans sa présentation du conflit. Le numéro qui se veut une présentation globale du conflit israélo-palestinien est présenté en trois chapitres traitant des aspects historiques, politiques, sociaux. Dans le volet histoire, il y a lieu de souligner une analyse détaillée de Gilbert Meynier, professeur d'histoire contemporaine (Nancy 2). Dans son analyse “issue de plusieurs lectures traitant du séculaire contentieux israélo-palestinien”, l'auteur revient sur les différentes étapes de la colonisation. “Le projet politique sioniste s'inscrit, à la fin du XIXe siècle, dans le mouvement européen général d'invention des nations. Et l'existence même de l'Etat d'Israël ne peut être analysée sans rappeler les discriminations dont les Juifs firent l'objet en Europe, puis des délires du génocide organisé par les nazis qui a installé cet Etat de mauvaise conscience des Etats et explique la décision de l'ONU de novembre1947”, écrit Gilbert Meynier sous le titre “Le colonialisme israélien ou les origines de la question palestinienne”. Dans le même registre historique, on peut lire : Israël, un Etat dans le déni Dans le même registre historique, l'é thnocratie israélienne et la bantoustanisation de la Palestine , polarisation et clivages actuels au sein de l'idéologie sioniste, respectivement de Illan Pappe (université de Haifa), Ivan Ivekovic (université du Caire) Noha Tadros Khalaf. On peut également lire des analyse politiques et sociales sur le plan Sharon de redéploiement à Gaza, les conditions pour la construction d'un régime démocratique en Palestine, la mobilisation politique des Palestiniens citoyens arabes d'Israël, Spacio-cide, réfugiés, crise de l'Etat Nation, Les juifs arabes et la question de la Palestine, La construction du Mur à Jérusalem, enjeux et conséquences et bien d'autres textes dans les langues arabe et française, d'universitaires émérites. Les photographies de Thomas Hartwell, des photos inédites, sont venues orner les murets de l'espace Noun, témoignage d'un combat juste et d'une despotique occupation. Wahiba Labrèche.