Ils revendiquent la revalorisation de leurs salaires et l'amélioration des conditions de travail. En dépit de la plainte introduite par le ministère de l'Agriculture en vue d'interdire la grève des vétérinaires, celle-ci a finalement eu lieu hier. Le mouvement de protestation a connu un suivi massif en enregistrant un taux national de 95,91% avec 100% dans plusieurs wilayas telles qu'Alger, Oran, Boumerdès, Tizi Ouzou et Biskra. C'est du moins ce qui a été communiqué hier en fin de journée par le Dr Sayad, secrétaire national à l'organique au niveau du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'Administration publique (SNVFAP). Ce qui correspond, en effet, à notre propre constatation dans la matinée même à travers deux abattoirs de la wilaya d'Alger en plus des comptes rendus de certains de nos correspondants à travers le territoire national. “Il n'est plus question de nous taire sur des conditions de travail difficiles conjuguées à une rémunération des plus humiliantes”, a confié les Drs Kada et Beka rencontrés à l'abattoir d'El-Harrach qui ne comptait que quelques personnes venues puiser dans le stock. “Celui-ci ne pourra en aucun cas tenir sept jours, durant lesquels s'étalera cette grève”, a lancé un propriétaire d'abattoir qui a averti contre le comportement véreux de certaines personnes peu scrupuleuses de la qualité de la viande vendue. Au niveau des ports et aéroports, il est fait mention d'une perte conséquente et ce, malgré le service minimum assuré. “Tout ce qui peut constituer un danger immédiat et réel sur la santé publique est pris en charge par les vétérinaires”, a affirmé le Dr Sayad, tout en exprimant sa satisfaction par rapport à la justice qui, dans un premier temps, s'est accordé le temps de mieux étudier le dossier. “La justice a renvoyé, hier, notre affaire en délibéré pour lundi”, nous a-t-il déclaré, considérant la décision de la cour d'Alger comme “une victoire du droit et de la légalité”. Une position qui est de nature à conforter les vétérinaires dans leur mouvement de protestation. Un mouvement que le ministère de l'Agriculture considère toujours comme illégal, tant que la justice n'a pas encore statué définitivement sur le référé introduit par le département de Barkat. Le syndicat ne l'entend pas de cette oreille et suit les indications de l'avocat de la défense. Celui-ci a expliqué que le référé, suite à la plainte introduite par le ministère de l'agriculture, statue sur la forme et non pas sur le fond. Autrement dit, la grève peut être gelée, mais aucunement considérée comme illégale pour non-respect de la procédure. “Nous comptons poursuivre notre mouvement de protestation jusqu'à satisfaction de nos revendications”, dira le Dr Sayad, et de rappeler que les vétérinaires réclament une revalorisation des salaires de manière à être hissés au même rang que le reste du corps médical et de bénéficier des mêmes primes. “Nous ne réclamons pas un statut particulier”, précisera-t-il, pour expliquer que leurs doléances sont à la portée des pouvoirs publics. Nabila Saïdoun