Des journaux danois ont publié, le 30 septembre 2005, douze caricatures dont deux représentent le Prophète de l'Islam Mohamed, pour l'une, portant un turban sous forme de bombe et pour l'autre, armé d'un couteau. Ces “prétendues” caricatures sont indéniablement un blasphème puisque le Prophète de l'Islam y est assimilé, ni plus ni moins, à un terroriste. Quatre mois après, des journaux européens dont France soir, sous prétexte de soutenir la liberté d'expression, surenchérissent et publient à leur tour les dessins blasphématoires. Ceci a légitimement provoqué la colère et l'indignation des musulmans en France et au-delà. Les médias, qui ont pris l'initiative de publier ces “dessins”, n'ignoraient pas qu'ils prenaient le risque de provoquer une réaction violente dont on constate l'ampleur et les répercussions. La liberté d'expression reste pour nous un fondement de la démocratie, et les musulmans de France sont les premiers à en défendre le principe, mais en “exerçant leur liberté d'expression”, ces médias connaissaient le contexte politique et religieux dans le monde arabo-musulman : le retour en force des Frères musulmans sur l'échiquier politique égyptien, la victoire “historique” du Hamas aux élections en Palestine, la crise planétaire suscitée par le programme nucléaire iranien et le bras de fer actuel entre le régime des Mollahs et la communauté internationale à ce sujet... Il ne fallait qu'une étincelle pour allumer cette poudrière. Nous condamnons donc cette provocation, la liberté d'expression ne peut être invoquée puisque son corollaire, le respect des croyances d'autrui est piétiné. La transgression injurieuse de convictions religieuses sont une atteinte à la liberté de croire qui, faut-il le rappeler, constitue un autre principe de notre République comme l'atteste précisément l'article 2 de la loi de décembre 1905. Cependant, nous n'acceptons pas toutes ces manifestations violentes qui surgissent un peu partout en terre d'Islam car la colère de la rue musulmane pourrait être instrumentalisée à des fins politiques par des régimes fragiles en place. Nous considérons que le moyen de se défendre en démocratie est d'attaquer en justice les auteurs de ces caricatures. Appelons l'ensemble des citoyens qui ont un héritage culturel musulman à barrer la route aux provocateurs de tout bord dont la stratégie est de les déstabiliser dans l'espace européen. Synthèse Agence