Les infractions au code de la route, ayant nécessité le retrait du permis de conduire, sont loin de connaître une baisse 11 mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation régissant la circulation routière. C'est ce qui ressort du bilan chiffré publié par la cellule de communication de la gendarmerie nationale, qui couvre la période allant de mars 2005 à janvier de l'année en cours. Le total des retraits de permis de conduire à travers le territoire national au cours de ces onze mois a atteint, à fin janvier 2006, 55 697, dont 20 242 retraits de permis avec suspension de capacité de conduire et 22 956 sans la suspension de cette capacité. Le reste des dossiers, soit 12 499, concerne les infractions ayant nécessité l'établissement d'une procédure de saisine du wali en vue de la suspension ou de l'annulation du permis de conduire. À noter que plus du tiers des retraits (20 432) ont été effectués dans la région centre du pays que couvre le premier commandement régional de la gendarmerie. Le premier enseignement que l'on peut tirer de ce bilan a trait aux fluctuations du nombre de permis de conduire selon les périodes de l'année. En effet, si l'on analyse bien les chiffres rendus publics, on s'aperçoit clairement que le nombre de retraits connaît une baisse sensible en été. A contrario, le nombre est en nette augmentation en hiver. Pour exemple, le mois de mars 2005 a vu le retrait de 7 687 permis de conduire. Le mois d'après, le chiffre a baissé pour atteindre 5 933. Le nombre connaît ensuite un glissement pour s'établir pour toute la période s'étalant de juin à septembre autour de 3 000 retraits. Mais, à partir d'octobre, le nombre de retraits reprend sa remontée. Ainsi, jusqu'à janvier 2006, les éléments de la gendarmerie nationale ont retiré une moyenne de 5 500 permis de conduire par mois. Pour le premier mois de l'année en cours, il y a eu 5 652 retraits sur tout le territoire national, dont 2 174 avec suspension de la capacité de conduire. Par région, c'est le centre du pays qui s'adjuge la peu envieuse première place relative au nombre de retraits de permis avec 35,40%. Viennent ensuite l'ouest et l'est du pays avec respectivement 33,44 et 22,52%. Le reste (près de 10%) concerne le sud du pays. Pour la répartition par wilaya, Sidi Bel-Abbès et Alger prennent la part du lion avec respectivement 11,62 et 10,69%. Pour les autres wilayas, les chiffres paraissent raisonnables comparativement à ceux enregistrés dans ces deux wilayas. Concernant les motifs de retrait de permis, il ressort du bilan de la gendarmerie que plus de 84% des cas d'infractions ayant nécessité le retrait sans la suspension de la capacité de conduire sont dus au non-port de la ceinture de sécurité. Seulement 8,20% sont dus à l'usage du téléphone portable au volant. Pour les retraits de permis avec suspension de la capacité de conduire, la première cause est le non-respect des signalisations prescrivant l'arrêt absolu avec 33,16%. Viennent ensuite le délit de blessures ou d'homicide volontaire (19,83%), l'excès de vitesse (17,39%) et la circulation en sens interdit. Le nombre toujours important de retraits de permis enregistré depuis l'entrée en vigueur du nouveau code de la route en mars 2005 démontre, encore une fois, que l'automobiliste algérien, en général, demeure indiscipliné au volant et que la nouvelle réglementation ne l'a pas dissuadé de faire plus attention et de commettre les délits réprimés. Hamid Saïdani