Le Syndicat des enseignants universitaires, se trouvant depuis décembre dans une logique de conflit, attend des “mesures concrètes” de la tutelle. Le conseil national des enseignants du supérieur a reçu, hier, une convocation du ministère de tutelle, l'invitant à une réunion de travail pour le 12 février prochain. “Nous attendons des mesures et des décisions concrètes du ministre de l'enseignement supérieur”, a déclaré Boukaroura, coordinateur national du Cnes à Liberté. Ce dernier a justifié ses propos, en rappelant les promesses données par le ministère de tutelle, après “deux réunions de travail”. “Le ministre a promis à l'époque de régler les problèmes des enseignants, tels que le statut particulier, le logement, l'augmentation des salaires, etc. Mais ces promesses sont restées vaines. Nous espérons que la réunion du 12 février ne sera pas identique aux rencontres précédentes”, a affirmé le responsable syndical, avant d'évoquer “le constat d'échec” établi par le conseil national, lors d'un regroupement à Oran en décembre 2005, qui avait sanctionné un programme d'action. Pour rappel, le rendez-vous d'Oran avait permis aux représentants du Cnes de différentes wilayas de s'exprimer sur la situation “dramatique”, prévalant dans l'université algérienne, puis de voter à la majorité un programme de protestation. Ce plan, rendu public et reflétant la logique de conflit, avait retenu le principe de grèves à répétition, jusqu'à satisfaction de sa plate-forme de revendications, et décidé l'organisation d'un débrayage, du 25 février au 2 mars 2006. Hier, le numéro un du Cnes a relevé que son organisation saisira l'occasion de la réunion prochaine avec le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour remettre à ce dernier des propositions relatives notamment au statut particulier. “Nous lui soumettrons des propositions de statut spécifique comme alternative”, a indiqué M. Boukaroura, en liant ces revendications aux récentes décisions prises par la coordination des syndicats de l'enseignement supérieur. Celle-ci, constituée par 5 syndicats (Cnes, association nationale des professeurs et maîtres assistants, syndicat national des professeurs et docents en médecine, syndicat national des maîtres-assistants hospitalo-universitaires et syndicat national des chercheurs permanents) a, en effet, arrêté, au cours de la réunion du 26 janvier dernier, la revendication commune d'un statut spécifique de l'enseignant universitaire. Les membres de la coordination devront se revoir le 15 février prochain afin de faire le point de la situation et, éventuellement, d'entreprendre des actions communes. Quant au conseil national des enseignants du supérieur, il a prévu “une réunion extraordinaire” de son conseil national, pour le 14 février, qui portera sur 2 points : l'évaluation de la rencontre avec le ministre de tutelle et la décision à prendre officiellement sur la grève dans le secteur. Hafida Ameyar