Les travaux du conseil national du Cnes ont débuté hier après-midi à Zéralda, au centre de la Mutuelle des matériaux de construction. Les représentants des enseignants de quelque 26 établissements universitaires devront dégager dans les 48 heures un plan de travail annuel et décider surtout du type de relation à entretenir avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. “Le conseil national se trouve devant deux choix. Soit il opte pour un partenariat positif, faisant du Cnes une force de proposition et de réflexion, soit il choisit l'option traditionnelle du Cnes qui est celle du conflit permanent”, a déclaré hier M. Boukaroura, coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur. Selon lui, le syndicat “doit aller vers un partenariat positif et responsable qui travaille les intérêts des enseignants et l'intérêt général du service public”. Mais, le numéro un du Cnes admettra par la suite que son organisation attend des “clarifications” de la part de la tutelle. “Nous voulons connaître la vision du ministère sur le secteur universitaire”, a révélé M. Boukaroura, en faisant référence à la rencontre de demain entre le Cnes et le ministère de l'Enseignement supérieur. “Ces clarifications sont indispensables parce qu'elles nous montreront le rôle dévolu à l'enseignement supérieur dans le cadre des réformes. Le Cnes est opposé à un enseignement supérieur qui forme des chômeurs. Il est conscient que le pays a besoin d'un enseignement qui forme des citoyens utiles”, a-t-il renchéri en plaidant pour “un plan national” pour le secteur. Pour rappel, le Cnes a sa propre “théorie” sur le syndicalisme, à l'heure de “l'orientation néolibérale”, de “l'absence d'Etat de droit” et des “tendances autoritaires”. Ce syndicat, jaloux du principe de l'autonomie du champ syndical, conçoit néanmoins l'action syndicale dans le cadre de “fronts sociaux et politiques”. Concernant la conduite du secteur universitaire, il estime qu'elle doit reposer sur “un projet de développement”, fondé, notamment sur la connaissance des besoins des secteurs économiques et sociaux, ainsi que celui de la jeunesse. Pour le Cnes, la situation dramatique de l'université algérienne, les prévisions en termes d'admission des nouveaux bacheliers (1 million d'étudiants admis en 2008), les questions liées à la gestion des établissements, à la recherche scientifique et à “l'employabilité” des diplômés, ainsi que l'organisation du service public, tout cela nécessite “un débat national”. À ce titre, le Cnes revendique une concertation avec la tutelle sur les modalités d'organisation de ce débat, avec la participation des enseignants et des autres partenaires sociaux du secteur. Comment le Conseil national des enseignants du supérieur va-t-il concrétiser ces idées généreuses dans son plan de travail ? Quel type de rapport va-t-il privilégier avec le ministère de tutelle ? C'est aujourd'hui que la partie décisive se jouera à Zéralda. Affaire à suivre... H. A.