Les employés de l'entreprise Simas, spécialisée dans la mécanique lourde, attendent depuis une année leurs indemnités. Le calvaire des 400 travailleurs de l'ex-SPA Simas et de leurs familles n'en finit pas, la détresse et leur lente descente en enfer durent depuis un an. Les tentatives de suicide, les divorces, la maladie, les enfants déscolarisés, la mendicité dans les moquées... c'est cela la réalité aujourd'hui et le sort de 400 travailleurs abandonnés, livrés à eux-mêmes sans qu'aucun centime de leurs indemnités ne leur soit versé par le fait “d'actionnaires incompétents, leur manque de conscience professionnelle et surtout d'honnêteté”. C'est depuis un an que la dissolution de l'entreprise Simas spécialisée dans la mécanique lourde et la chaudronnerie sous pression a été prononcée, le liquidateur n'a pas été en mesure d'effectuer le moindre travail, la moindre opération comptable pour que les travailleurs perçoivent leur dû, alors qu'ils ont fait le choix de rester dans les locaux de leur usine pour tenter de préserver leur outil de travail et les équipements de la SPA. L'électricité a été coupée, le téléphone aussi, et ce sont donc des équipements d'une valeur de 660 millions de centimes qui se trouvent abandonnés, guettés à plusieurs reprises par les voleurs. Les travailleurs ne sont plus en mesure de protéger ce qui reste de ce fleuron d'industriel. Ce qui les choque encore plus, c'est de constater l'absence totale de réaction des plus hautes autorités de l'Etat. Ce qui fait dire à ces travailleurs : “Y a-t-il vraiment un Etat dans notre pays ? Cette entreprise a été cassée, mise en faillite par l'un des partenaires, le Canadien KPS, et qui, non content de cela, refuse jusqu'à ce jour de libérer ces avoirs, empêchant ainsi les travailleurs de voir leur situation sociale régularisée.” Les représentants du collectif ont envoyé des rapports détaillés sur l'historique de la banqueroute de Simas, à la Présidence, au SGP Construmet et aux députés de la section économique de l'APN, en vain. Pourtant, les travailleurs ne demandent aujourd'hui que la régularisation de leurs indemnités. Sur les 400 employés, 100 sont prévus dans le cadre des départs indemnisés à la retraite, 74 en pré-retraite, 250 restent en vue d'une reprise de l'activité puisqu'il est question du rachat de la société par des étrangers. Mais pour appliquer ce plan social, le liquidateur, qui refuse de rester sur place, doit trouver 20 milliards. Et sans la libération des avoirs par le partenaire, aucune procédure n'est possible. Cela signifie, pour les 400 travailleurs, la poursuite de leur calvaire. Il y a quelques mois, se sachant totalement “jetés aux oubliettes”, nous ont-ils dit, ils ont entamé une marche de leur site de production, la zone de Hassi Ameur, vers le village voisin. La crainte de “problème sécuritaire” à fait réagir, seulement à cet instant, les autorités locales qui n'avaient jamais prêté attention à ces travailleurs auparavant, en demandant au liquidateur de venir sur place pour une séance de travail. Malgré cela, aujourd'hui, les 400 travailleurs de l'ex-SPA Simas, qui en sont au même point, se demandent s'il ne va pas falloir à nouveau mener une action de ce genre pour qu'enfin, “dans cet état, l'on songe à régler notre situation et réaliser notre degré de misère !” F. BOUMEDIÈNE