L'institution financière internationale recommande d'accélérer les réformes, celle du système bancaire en priorité. “L'évolution et les perspectives économiques de l'Algérie sont encourageantes”, souligne le fonds monétaire international (FMI) dans son rapport des services pour les consultations de 2005 au titre de l'article IV examiné le 13 février dernier par le conseil d'administration. Le document, cité par l'APS, relève que la situation économique algérienne “reste solide” et se trouve consolidée par “le niveau élevé des cours du pétrole et l'accroissement de la production pétrolière” du pays. L'inflation a été faible, et le taux de chômage a continué à baisser, bien que le chômage des jeunes reste très élevé, soulignent toutefois les rédacteurs du rapport. Le FMI qualifie la croissance du produit intérieur brut réel de quelque peu modérée en 2004-2005 (à plus de 5%), principalement à cause d'un ralentissement de la production agricole qui a suivi la récolte exceptionnelle de 2003. Evoquant la gestion des recettes issues des hydrocarbures et les récentes orientations en matière d'investissement public à travers les programmes gouvernementaux, le FMI estime que la politique monétaire est restée prudente, et la Banque d'Algérie a épongé la plus grande partie des liquidités excédentaires du secteur bancaire. Ce dernier, plaide le FMI, “doit s'orienter rapidement vers des réformes à même de le rendre plus efficace et lui faire jouer un rôle de moteur du développement socioéconomique”. Le document du FMI relève l'accélération des crédits à l'économie. Parallè-lement, le FMI constate que le nombre de prêts improductifs n'a pas fléchi, tout en soulignant les progrès accomplis dans les réformes structurelles, principalement dans la libéralisation du commerce extérieur et du secteur de l'énergie. Analysant le budget 2006, les experts du FMI font remarquer que celui-ci intègre une augmentation sensible des investissements publics, une mise en œuvre plus uniforme du programme d'investissement. Ils soulignent également la nécessité d'une politique des salaires qui préserve la compétitivité de l'économie et la nécessité aussi de réserver une partie des dotations budgétaires aux réformes structurelles prioritaires, dont celles des banques et autres institutions financières. Parmi les recommandations du document, figurent “l'accélération des réformes prioritaires destinées à encourager les investissements privés et à créer des emplois, une plus grande libéralisation du commerce extérieur, la pleine application de la libre convertibilité du dinar pour les transactions courantes”, l'amélioration du climat d'affaires et les restructuration et privatisation des entreprises. “Le défi de l'Algérie consiste à améliorer les perspectives de croissance et à créer des emplois pour les jeunes et une population active croissante dans un environnement de plus en plus ouvert”, font remarquer les experts. L'activité économique s'appuie encore lourdement sur l'Etat. Les banques publiques, qui représentent 90% des actifs du système bancaire, n'ont pas les capacités de gestion des risques de base et sont alourdies par des prêts improductifs, estiment encore ces experts. Synthèse M. R.