Les caricatures du Prophète Mahomed (QSSSL) continuent de provoquer des retombées politiques, le ministre libyen de l'Intérieur ayant dû démissionner au lendemain de l'émeute sanglante de Benghazi qui a fait une dizaine de morts. De l'autre côté de la Méditerranée, un ministre italien a dû aussi démissionner pour des raisons plus politiques. À l'heure où la campagne électorale bat son plein en Italie en vue des législatives d'avril, le ministre des Réformes, Roberto Calderoli, qui s'était affiché à la télévision avec un t-shirt sur le dos reproduisant des caricatures du Prophète Mohamed (QSSSL), a démissionné à la demande du président du Conseil, Silvio Berlusconi. Ce dernier a jugé “que le comportement de Roberto Calderoli était contraire à la position du gouvernement”. M. Calderoli a expliqué qu'il avait préféré obtempérer afin de mettre un terme, selon lui, “à l'exploitation honteuse” dirigée contre lui ces dernières heures, a indiqué sa formation, la Ligue du Nord. Il avait justifié son geste en expliquant que loin d'être une provocation antimusulmane, il s'agissait pour lui de montrer sa “solidarité avec tous ceux qui ont été frappés par la violence aveugle du fanatisme religieux”. Le président italien, le très respecté Carlo Azeglio Ciampi, a réaffirmé que l'Italie pratiquait le “respect des croyances religieuses et de la foi de tous”. Et s'est dit “profondément attristé” du drame de Benghazi. De son côté, le ministre italien des Affaires étrangères, Gianfranco Fini, s'est rendu à la grande mosquée de Rome afin de réaffirmer le respect de l'Italie envers l'Islam. M. Fini, qui a jugé que la démission de M. Calderoli était “ce qu'il fallait faire”, a aussi rencontré des représentants de pays arabes dont la Libye, l'Arabie Saoudite, l'Egypte et Oman. Les images diffusées par la télévision publique libyenne montrent en particulier le cadre noirci de la porte d'entrée du consulat, un édifice de couleur blanche qui ne semble pas avoir subi d'autres dégâts, en dehors des traces de fumée sur la façade. Le ministre de l'Intérieur Nasr al Mabrouk a été suspendu. “Nous condamnons l'usage excessif et inapproprié de la force qui a dépassé les limites dans lesquelles la police doit accomplir son devoir”, a déclaré le secrétariat du Parlement libyen dans un communiqué. R. I. /Agences