Un rapport a été établi par le personnel de l'établissement. Il cite entre autres contraintes les fréquents changements à la tête du CEM. Une pléiade de directeurs a défilé depuis l'année 2000 pour occuper le poste durant environ trois mois chacun. Le personnel du CEM d'Idjeur, l'un des plus grands de la daïra de Bouzeguène, monte au créneau. En effet dans un rapport adressé au directeur de l'éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou, et dont une copie nous a été remise, le personnel du CEM d'Idjeur dresse un véritable réquisitoire à l'encontre des responsables de l'administration (direction et surveillance générale), responsable, à leurs yeux, de l'anarchie et de la décadence qui prévalent dans leur établissement. Les rédacteurs du rapport regrettent qu'au moment où l'école algérienne entame une réforme radicale pour entrer dans l'ère de la technologie et s'ouvrir à l'évolution et à la mondialisation, le CEM d'Idjeur semble amorcer une véritable descente aux enfers. Pour illustrer leur ras-le-bol, les enseignants relèvent cinq points essentiels parmi tant d'autres. Ils notent en premier que depuis plusieurs années, le CEM d'Idjeur est devenu un centre de formation de directeurs (DEF) qui, après avoir passé trois à quatre mois et aussitôt leur titularisation obtenue, quittent les lieux sans même dire au revoir. Une pléiade de directeurs a défilé depuis l'année 2000 sans avoir clôturé l'année scolaire. Cette année encore, le directeur est quasi absent (il ne vient que les samedis et mercredis). Très mal informé par le conseiller d'éducation (surveillant général), il commet des erreurs d'appréciation en prenant des sanctions graves à l'encontre du personnel. Des ponctions sur salaire ont été opérées sans justification : défalcations des journées de conférences pédagogiques et même des vendredis (repos hebdomadaire), relève-t-on dans le rapport. Le rapport mentionne également qu'il y a absence ou insuffisance de chauffage dans six salles de classes alors que le CEM est situé à plus de 1 000 mètres d'altitude. Les billets d'entrée sont distribués sans justification, une pratique qui encourage l'absentéisme des élèves. La preuve est que chaque matin une nuée d'élèves se rassemble devant la surveillance générale pour récupérer les billets d'entrée en classe. Et pour clôturer leur rapport, les enseignants dénoncent avec vigueur le fait que le directeur ait confectionné une liste, considérant tous les professeurs comme étant en grève, alors que certains non grévistes n'avaient pu accomplir leur tâche pour absence d'élèves. Cette liste a été adressée à la direction de l'éducation le 11-12-2005. Par ce rapport, le personnel attend du directeur de l'éducation un traitement rapide de la situation qui risque d'entraîner des blocages qui pourraient s'avérer préjudiciables aux cursus des élèves. C. NATH OUKACI