Tout comme dans les grands festivals du cinéma, la troisième soirée du Fennec d'or a été une réussite sur le plan organisationnel, malgré la timide production télévisuelle en compétition. Tapis rouge, strass et paillettes pour une maigre production. L'espace d'une soirée, celle de la consécration et de la reconnaissance, les artistes sont sortis de leur timidité et se sont affichés sous les feux de la rampe pour dire qu'eux aussi ont droit aux honneurs et au mérite. Même si rien n'est garanti pour les 364 jours à venir. Dimanche soir, la coupole du complexe olympique s'est métamorphosée en une grandiose salle de spectacle pour accueillir les invités de marque de la fondation Le Fennec d'or et de son président Hamraoui Habib Chawki, notamment directeur de l'entreprise nationale de télévision, initiateur de la manifestation. Tapis rouge, dispositif de sécurité impressionnant et une salle décorée avec goût. Tout était prêt pour faire de la troisième édition de la nuit du petit félidé une réussite. La cérémonie qui arrive à sa troisième édition et qui, d'année en année, s'inscrit dans la tradition du champ audiovisuel algérien récompense les meilleures productions de la télévision. Très tôt dans la soirée, au parking déjà un étonnant dispositif de sécurité oriente les véhicules en file indienne. À l'entrée, un groupe de zorna habillé à la traditionnelle accueille les invités qui défilent en robes soirées et smoking. Tapis rouge pour les uns et entrée de secours pour les journalistes venus couvrir la manifestation. À l'intérieur, des tables bien décorées avec des chandelles sont dressées au milieu de la salle. Une belle scène avec des écrans géants surplombe l'assistance avec un orchestre, en bonne et due forme. une dizaine d'instruments à corde, des percussions et des instruments à vent. Une vingtaine de musiciens au total qui animeront la soirée sous la houlette du maestro Farid Awameur. 21h tapante, le réalisateur annonce que la soirée passe en live sur la télévision, un jingle pub, conçu pour l'occasion et le direct peut commencer. Sur scène, Mohamed Rouane et les musiciens du groupe Casbah Jazz exécutent le premier morceau de musique puisé dans la tradition musicale algérienne avec des arrangements très jazzy. Sous les applaudissements de l'assistance, le groupe se retire pour laisser place à M'hamed Benguettaf, directeur du théâtre national d'Alger, qui a troqué la scène fixe de l'opéra d'Alger contre une autre improvisée pour une seule et unique soirée. Il est accompagné pour l'animation de Wafaa de Canal Algérie. Sur les écrans géants défilent des images d'anciens films dont El Harrik de Mustapha Badie, les enfants de la Casbah. Et quand Hamraoui Habib Chawki prend la parole c'est avant tout pour rendre hommage à tous les artistes qui œuvrent pour la promotion de la culture nationale. “J'ai l'honneur de dédier cette troisième nuit à la mémoire de la grande comédienne Zohra Halit, qui nous a quittés il n'y a pas longtemps. La nuit du Fennec est une façon pour encourager toutes celle et ceux qui sont au service de la culture”, dira Hamraoui, qui a rendu également hommage à une autre grande dame de la scène artistique algérienne, en l'occurrence Fatiha Berbère ainsi qu'à Yahia El Fakhrani, invité d'honneur de la soirée.Celle-ci sera animée par Fella Ababssa (Foula pour ceux qui ne la connaissent qu'à travers les chaînes satellitaires arabes), le chanteur tunisien Lotfi Bouchnak, la diva marocaine Latifa Raafat et Mohamed Lamine. L'assistance ainsi que les téléspectateurs auront l'occasion d'apprécier des duos inédits Fella Ababssa/Lotfi bouchnak et Latifa Raafat/Mohamed Lamine. Une belle balade à travers le riche répertoire musical maghrébin. Présidée par Lamine Merbah, le jury, composé de Moussa Haddad, Mohamed Chouikh, Benamar Bekhti, Salim Aggar, Nadia Cherabi, Haroun Errachid, a eu à se prononcer sur la qualité de cinq productions de la télévision algérienne à savoir El Badra, Nass Mlah City, El Rabie El Assouad, Mouftarek Tourouk, Bine ou bine. Un bien maigre éventail qui témoigne de l'indigence de la production audiovisuelle dans notre pays et qui suscite bien des questionnements quant à l'exclusion des productions cinématographiques avec lesquelles l'entreprise de Hamraoui Habib Chawki (l'Entv) a été partenaire, entre autres, Gourbi Palace, téléfilm à l'origine. Quoi qu'il en soit, la nuit du Fennec reste une louable initiative qui valorise le travail artistique et ouvre les portes à la concurrence. Palmarès Prix d'honneur : Yahia El Fakhrani (Egypte). Prix spécial du jury : Mouftarek Tourouk. Prix du public : El Badra. Meilleure réalisation : Nass Mlah city Djaafar Gassem. Meilleure interprétation masculine : Mustapha Ayad. Meilleure interprétation féminine : Bahia Rachedi. Meilleur scénario : Mouftarek Tourouk Meilleur second rôle masculin : Kamel Bouakaz. Meilleur second rôle féminin : Malika Belbey. Meilleur décor : Mohamed Bouti. Meilleur son : Omar Zitouni. Meilleur montage : Nazim Kaidi. Meilleure image : Chems Eddine Touzane. Meilleure musique : Kouider Bouziane Meilleur sitcom maghrébin : Sidi Mahrous, Tunisie. W. L.