La localité de la Sablière, dans la commune de Boumerdès, 4 km du chef-lieu de wilaya, a vécu hier une chaude journée lorsque, tôt dans la matinée, plus de 200 citoyens ont bloqué la RN24 avec des pierres, troncs d'arbre et pneus brûlés, empêchant toute circulation des véhicules dans les deux sens. Arborant les portraits du président de la République et l'emblème national, les citoyens qui font partie des 17 fermes agricoles relevant de la commune de Boumerdès exigeaient la présence du représentant du ministère du Tourisme, signataire du document qui leur a été adressé le 19 février 2006 et par lequel un avis défavorable leur a été signifié au sujet du dossier de régularisation des parcelles de terrain qu'ils occupent, selon eux, depuis 1956. D'après ce document, certaines parcelles sont situées à l'intérieur de zones d'expansion touristique, et leur prise en charge doit être conforme aux lois 03-0 et 03-03 du 17 février 2006 relative au développement des ZET. “Pourquoi a-t-on construit alors une cité de 800 logements sur le même site et avoir permis à d'autres gens de construire des villas ?” se sont insurgés les citoyens en colère, en s'adressant à Mme la chef de daïra, au président de l'APC et à un officier de la Gendarmerie nationale, venus amorcer un dialogue avec eux. “Nous ne bougerons pas d'ici jusqu'à satisfaction de nos revendications”, affirment les citoyens qui précisent que les dossiers de régularisation des 400 habitants disséminés sur les 17 fermes concernées ont été ficelés depuis plusieurs mois en collaboration avec les autorités locales, mais ils ont buté dernièrement sur les réserves du ministère du Tourisme, ajoutant que plus de 60 d'entre eux ont déjà payé leurs lots auprès de l'agence foncière locale. “Nous avons décidé de couper la route puisque nos écrits n'ont pas abouti”, expliquent-ils aux gendarmes venus leur proposer de désigner une délégation pour s'entretenir avec les autorités, tout en leur demandant de libérer la route pour ne pas pénaliser d'autres citoyens. Après quelques heures de négociations infructueuses, des renforts de la Gendarmerie nationale sont entrés en action et ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les protestataires. Aucune blessure grave n'a été enregistrée, et la route fut libérée aux environs de 11h. Selon des responsables locaux, l'avis du ministère du Tourisme concerne uniquement un seul site, et non les 17, ajoutant que l'opération de régularisation se poursuit toujours, nécessitant la sérénité et la responsabilité de tout un chacun. M. T.