Le ministre présentera un exposé lors des prochains Conseil de gouvernement et celui des ministres. Le ministère du Tourisme vient de mettre fin au feuilleton du “promoteur Salah Terra et les 40 villas de Zéralda” qui a défrayé la chronique il y a de cela deux mois. Cet investisseur, qui devait réaliser un village des artistes dans une Zone d'expansion touristique (ZET) à Zéralda, a transgressé, rappelons-le, toutes les lois de la République, en érigeant 40 villas, cédées à coups de milliards de centimes, alors que les autorités locales de l'époque (wali et agence foncière) lui ont vendu le terrain de 9 hectares à moins de 400 DA le m2 pour concrétiser des projets à vocation touristique. Cependant, avec l'appui et la complicité de personnalités bien placées, Terra a lancé, dans cette ZET, un projet de promotion immobilière. Le ministre du Tourisme, M. Lakhdar Dorbani, a apporté, hier, lors d'une rencontre avec la presse nationale, un éclairage et a annoncé la décision prise à cet effet. Le ministre a expliqué les actions que compte mener son département à l'encontre de cet “investisseur” qui a défié toutes les lois de la République. Il a affirmé que du moment que le promoteur Terra est en possession de tous les documents officiels (actes de propriété, permis de construire), il ne sert à rien de porter l'affaire en justice, car il a tous les atouts en sa faveur. Rappelons que le ministère de l'Environnement a déjà perdu l'affaire en justice à deux reprises. Pour éviter cela, M. Dorbani affirmera qu'il présentera un exposé sur cette affaire dans les prochains Conseil de gouvernement et celui des ministres et a affirmé que les hautes autorités du pays prendront une décision politique. A ce propos, il a suggéré trois solutions possibles : raser les villas et indemniser les propriétaire; l'investisseur étranger intéressé par la ZET de Zéralda rachète les villas, ou encore que l'Agence nationale du développement touristique (ANDT), avec le nouveau décret exécutif, exercera son droit de préemption ou d'expropriation. Jurant sur son honneur de n'avoir subi aucune pression de quelque partie que ce soit, M. Dorbani a rappelé que son département n'avait pas agi avant ce jour parce qu'il ne disposait pas d'outil juridique. “Il fallait attendre l'adoption des nouvelles lois sur les ZET et autre plan d'aménagement pour pouvoir agir”. Pour ce qui est de l'autre partie du terrain appartenant à M. Terra, près de 8,5 hectares, le ministère du Tourisme a mis au point un cahier des charges auquel devra se soumettre cet “investisseur”, faute de quoi, le ministère procédera à la résiliation du contrat de concession dont il bénéficie. Par ailleurs, le ministre a abordé la question des quelques ZET attribuées au dinar symbolique. “La ZET de Zéralda de 107 hectares a été cédée à 20 millions de centimes, celle de Annaba à 30 millions de centimes !” Il a ainsi annoncé l'annulation pure et simple de ces contrats de concession. R. H.