Le SG du FLN a toutefois indiqué, hier, qu'“il est impératif de prendre en compte la masse salariale, le PIB ainsi que l'établissement d'une comparaison avec nos pays voisins”. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN et néanmoins ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, est optimiste quant à une augmentation des salaires à l'issue de la prochaine tripartite : “J'ai espoir qu'il y ait une augmentation des salaires”, a-t-il dit en substance, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège national du FLN à Hydra à l'issue d'une réunion du comité exécutif de son parti. Son argument est que le président de la République à travers son discours tenu, jeudi dernier, à l'occasion de la commémoration du 50e anniversaire de la création de la Centrale syndicale UGTA “a dit que la tripartite devrait étudier l'évolution des salaires”. Notant que “ni la date de la tripartite ni le volume de l'augmentation salariale n'ont été fixés”, le patron du FLN précisera l'impératif de prendre en ligne de compte “la masse salariale, le PIB ainsi que l'établissement d'une comparaison avec nos pays voisins à l'image du Maroc et de la Tunisie”. Evoquant la contestation sociale autour de la revendication salariale, l'orateur qui dit “soutenir l'exercice syndical garanti par la Constitution, car le syndicalisme représente un témoin de la vitalité de la société”, recommandera de “revoir les salaires dans un cadre de dialogue et non de confrontation”. Enchaînant sur le dossier de la Fonction publique, le ministre d'Etat s'est voulu très clair : “Quand on parle de la Fonction publique, il faut prendre en compte la productivité, mais il est important de revoir le statut de la Fonction publique pour permettre aux fonctionnaires de vivre dignement.” “Nous devons impérativement sortir le statut de la Fonction publique des tiroirs !” insiste-t-il. Interrogé sur les dispositions de la Charte présidentielle portant paix et réconciliation nationale qui interdisent “les critiques de ses textes”, Belkhadem a expliqué qu'“il ne s'agit pas de bâillonner les gens”, mais plutôt de faire le distinguo entre “la liberté d'expression et la diffamation ainsi que la tendance à remuer le couteau dans la plaie”. Même l'écriture de l'histoire de la décennie rouge ne pose pas de problème de l'avis de Belkhadem : “Il faut que les historiens fassent un travail scientifique, car l'histoire n'est pas écrite de façon officielle”, a-t-il relevé. Questionné sur les récentes déclarations de l'ex-émir de l'AIS, Madani Mezrag, selon lesquelles il se présenterait aux élections de 2007 sous les couleurs du FLN, Belkhadem répondra qu'“au FLN, nous avons des militants en nombre suffisant. De plus, pour accepter qui que ce soit sur les listes du parti, il faut un minimum de cinq ans de militantisme selon nos statuts pour celui qui détient ses droits civiques”. Les résultats des élections sénatoriales de la semaine dernières ont également été abordés par le leader du FLN. “Nous sommes très contents du score réalisé par le FLN qui a raflé quatre sièges sur les six en lice”, dit-il avec un large sourire avant de prendre un ton grave pour exprimer son “regret d'avoir perdu un siège à Tizi Ouzou”. “Nous avons été trahis par l'alliance présidentielle”, lance-t-il. Quant à l'attitude des élus locaux du parti d'Ouyahia même s'il l'explique par “une attitude militante”, Belkhadem ne manquera pas de faire observer que “la discipline partisane aurait dû jouer”. Dans le même ordre d'idées, Belkhadem écartera toute alliance avec les partis de l'alliance présidentielle (FLN, MSP et RND) lors des élections législatives et locales de 2007. Les instances de l'alliance présidentielle devront se réunir prochainement, dira l'intervenant aux fins de “mettre en œuvre le programme tracé lors du dernier sommet”. Parlant des relations du FLN avec des partis étrangers, le représentant personnel du Président indiquera que le parti El-Istiqlal lui a adressé une invitation pour une visite au Maroc. Belkhadem, qui dit entretenir de bons rapports avec ce parti, notera néanmoins que sur la question du Sahara occidental “nous soutenons la position de l'Etat algérien”. Indiquant également entretenir de “bons rapports avec le Parti socialiste français”, l'orateur dira que “nous sommes en train de réfléchir à inviter le premier responsable du PS, François Hollande, en Algérie”. Sollicité également sur les rapports du FLN avec Hamas de Palestine, Belkhadem, qui a noté que son parti n'entretient des rapports qu'avec Fateh, dira néanmoins qu'il n'écarte pas la possibilité “de lancer une invitation à Hamas pour venir en Algérie”. Au plan organique, Belkhadem annoncera la prochaine réunion du conseil national pour la deuxième quinzaine d'avril prochain. Tout comme il annoncera de prochaines rencontres avec les étudiants, les femmes et le Forum des chefs d'entreprise. NADIA MELLAL