Accusé d'avoir “trahi” le FLN en donnant ses voix au parti du RCD, lors des élections sénatoriales du 23 février dernier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le RND, à travers une déclaration transmise hier à notre bureau, a décidé de répondre à l'auteur de ces propos, à savoir le premier responsable du FLN, Abdelaziz Belkhadem, tout en revenant en détail sur les tractations qui ont précédé cette élection. “À l'approche des sénatoriales, des tractations ont commencé avec le parti du FLN, en vue de dégager un terrain d'entente permettant un partage équitable des deux sièges à pourvoir, à savoir le mandat de trois ans pour le FLN et celui d'un an pour le RND, mais lors d'une rencontre tenue par le FLN, la veille de cette élection, ses responsables ont affiché leur détermination à ne pas se limiter à une demi-victoire et leur ferme intention de prendre les deux sièges”, lit-on dans la déclaration du RND à travers laquelle les responsables locaux du parti expliquent qu'“à travers cette attitude, le FLN, tout en versant dans le triomphalisme, a ignoré son allié avec qui il a interrompu les discussions entreprises et il continue à croire que le RND sera tracté comme un compartiment par une locomotive trop sûre de ses forces”. Comme pour donner une leçon, voire se venger du FLN “qui a passé un pacte avec une autre formation politique à l'insu du RND et qui a délibérément négligé ses multiples et incessantes tentatives de rapprochement”, le RND explique dans ce même document, signé par son secrétaire de wilaya, Tayeb Mokadem, que “nous avions décidé de prouver aux alliés qui ont cru à une victoire sans nous ou avec nous tacitement que la politique n'est pas le fruit d'expressions individuelles et d'initiatives personnelles”, et ce, en votant pour leur propre candidat pour la mandature d'une année et en donnant leurs voix au RCD pour la mandature de trois années. La démarche du RND semble être bien réfléchie. C'est en tout cas ce que confirment les responsables du parti d'Ahmed Ouyahia dans leur déclaration dans laquelle il est précisé que “nos actes politiques sont l'émanation de nos élus qui refusent d'être tractés sans qu'ils soient associés ou à la limite consultés”. Tout en réaffirmant son attachement à l'alliance présidentielle pour la concrétisation du programme du président de la République et du projet de réconciliation nationale, le RND tient à préciser, sans doute pour justifier sa conduite lors des sénatoriales, que “des alliés ne sont pas forcément des siamois politiques”. S. LESLOUS