L'annonce de surseoir à la fermeture des écoles et leur accorder un délai jusqu'au mois de juin n'a pas manqué de susciter la liesse générale à travers plusieurs wilayas du pays qui abritent ces établissements privés mis sous scellés. “C'est un grand soulagement pour nous tous après plusieurs jours de stress et d'angoisse pour nos enfants”, nous a confié, hier, M. Terrar, représentant de l'association des parents d'élèves de l'école Bendali de Zéralda qui s'est félicité de la décision du ministère qui s'est montré sensible à leurs doléances et leurs préoccupations. Ce même sentiment de soulagement est exprimé au niveau des écoles de la wilaya de Sétif qui, selon notre correspondant, “rouvriront leurs portes dès ce lundi”. Idem pour la wilaya de Tizi Ouzou où de nombreux parents, joints par téléphone, ont fait part de “la fin d'un cauchemar”. “Je suis enseignante dans une école publique, mais mes trois enfants sont inscrits dans une école privée. Cela peut paraître paradoxal, mais c'est notre choix, mon mari et moi-même, et nous l'assumons”, nous a déclaré, hier, une maman de trois enfants pour lesquels elle dit tout sacrifier pour leur assurer une éducation de valeur. “Je suis soulagée que le ministère se montre plus raisonnable. Mais je dois avouer que de toutes les façons, nous n'aurions jamais remis nos enfants dans une école publique. Non pas que je remette en cause la qualité de l'enseignement mais le problème se situe au niveau des programmes (trop chargés) et des manuels souvent en inadéquation avec ce que peuvent supporter des enfants”, tentera-t-elle d'expliquer en affirmant sa détermination de croire en ce modèle d'enseignement sans être en infraction avec la loi. “Cela ne me dérange guère que mes enfants s'instruisent dans les deux langues (arabe et français), ça ne peut qu'élargir leur horizon de connaissances”. Les parents d'élèves restent, cependant, inquiets de l'avenir des élèves qui ont déjà avancé dans leur scolarité et soutiennent que la conformité ne peut avoir d'effet rétroactif. Autrement dit, la mise en conformité ne peut concerner, de leur avis, que les nouveaux inscrits, ce qui est loin d'être illogique. Nombreux d'ailleurs sont ceux qui ont l'intention de porter cette préoccupation au niveau du ministère de l'Education nationale et d'initier un débat sur la question dans la sérénité. “Il n'est pas aisé d'aborder le sujet de l'école qui est un dossier brûlant et suscite des susceptibilités à tous les égards. Mais les pouvoirs publics ne peuvent pas non plus continuer à ignorer la préoccupation d'un certain nombre de parents ou une partie de la société qui réclame de poser la problématique d'une manière approfondie et d'impliquer les pédagogues plutôt que des politiques”, commentera un parent d'élève qui disait, hier, savourer cette victoire bien méritée eu égard à la détermination et à la mobilisation de tous les parents aux côtés des chefs des établissements privés. N. S.