Les villages Aït Maamar, Aït Saâda, Ihidoussen et Tala Malek, perchés sur les hauteurs du mont Sid Ali Bounab, relevant de la commune de Tadmaït (17 km à l'ouest de Tizi-Ouzou) où près de 6 000 habitants vivent depuis plusieurs années, été comme hiver, une situation des plus pénibles en matière d'alimentation en eau potable (AEP). La démarche des comités de villages auprès des autorités n'a pas abouti au règlement du problème. Selon les représentants des villages, les responsables de l'unité de l'ADE (l'Algérienne des Eaux), “nous ont invoqué le problème de l'insécurité pour les travailleurs de l'entreprise. A la daïra, on nous a suggéré d'aller voir avec le commandement militaire”, ont-ils ajouté.En attendant, la seule solution est l'alimentation par citernes, mais jusqu'à quand ? D'autant que la majorité de la population n'en bénéficie pas en raison du manque d'accès. Gagnés par le désespoir, les membres des comités de ces villages tentent de calmer la population avec des promesses d'intervention auprès des autorités. “Nos démarches restent à chaque fois infructueuses, malheureusement.” Ils se demandent comment vivre encore un été sans eau, et pour combien de temps peut-on comprimer une colère qui gronde contre la sourde oreille des responsables concernés ? Vivant ce martyre depuis 1995, pour Aït Saada notamment, “le comble des combles, c'est quand l'ADE nous harcèle avec ses factures de consommation où sont mentionnées diverses et bizarres taxes. Cette entreprise a même osé poursuivre en justice des clients”, ajoutent nos interlocuteurs. Salah Yermèche