L'un des résultats les plus concrets de la visite du président sud-coréen à Alger a été, sans aucun doute, la signature d'un accord de partenariat destiné à développer la coopération énergétique entre Sonatrach et la compagnie sud-coréenne Korean Oil Cooperation. Il s'agit d'augmenter les fournitures de pétrole brut à ce pays à travers le centre de stockage, implanté en Corée du Sud, où Sonatrach a déjà arraché une réservation de capacité. L'accord entre dans la stratégie de Sonatrach de cibler les marchés lointains, en particulier la Chine et la Corée du Sud. La réalisation des postes de chargement off-shore à Arzew, Skikda et Béjaïa, permettant de réceptionner de gros tankers, participe de cette volonté de la pétrolière nationale de percer les marchés asiatiques. La Corée du Sud pourrait être ainsi un gros client de Sonatrach en matière de livraisons de brut à moyen et à long terme. Il s'agit également de fournir à ce pays du GPL, très disponible dans le pays, l'Algérie étant l'un des premiers exportateurs de ce produit dans le monde. L'acquisition récente de GPLiers très moderne participe également de cette volonté de consolider ses parts de marché. En contrepartie, l'Algérie ouvre son domaine minier national. La déclaration de partenariat stratégique conclue, hier, prévoit le développement par des compagnies sud-coréennes de champs de pétrole et de gaz en Algérie. Hors hydrocarbures, si l'intérêt est affiché pour l'implication de sociétés coréennes dans la mise en œuvre du plan de relance, en particulier la réalisation d'infrastructures de logements et de partenariat dans le développement des nouvelles technologies de l'information ainsi que dans les privatisations, la question est de savoir si les compagnies sud-coréennes vont décider d'entrer en concurrence avec d'autres firmes internationales, le gré à gré étant retenu comme une procédure de sélection exceptionnelle dans le pays. Jusqu'ici, les sociétés sud-coréennes figurent aux abonnés absents s'agissant des ouvertures des plis. La Corée du Sud n'a toujours pas, semble-t-il, opté pour faire de l'Algérie une tête de pont à la pénétration des marchés européens, à la faveur de l'accord d'association conclu entre l'Algérie et l'Union européenne, préférant des implantations dans les pays de l'Est. La déclaration de partenariat stratégique, conclue entre les deux pays, invite, en définitive, les sociétés sud-coréennes à saisir les opportunités d'un marché des plus importants dans la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient. N. R.