En misant sur cette option stratégique, l'Algérie espère contourner l'obstacle de l'insuffisance du transfert technologique à partir des partenaires traditionnels du pays, Europe et Etats-Unis notamment. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et son homologue de la République de Corée du Sud ont procédé, hier, à la signature d'une déclaration de partenariat stratégique entre les deux pays. Le document, qui représente les prémices d'une coopération bilatérale modèle, est le fruit de la visite officielle de trois jours qu'effectue le président sud-coréen en Algérie à l'invitation du président algérien. La déclaration de partenariat stratégique englobe des secteurs aussi diversifiés que la politique, l'énergie, l'agriculture, les technologies de l'information et de la communication, l'industrie, le commerce, la culture et le tourisme. À travers donc cet acte, les dirigeants des deux pays espèrent jeter les bases d'un partenariat stratégique par le biais de la promotion des “relations multiformes à un plus haut niveau” et renforcer leur coopération dans différents domaines. La coopération concerne également les questions internationales et régionales. La multitude d'accords et de documents signés par les deux parties au premier jour de cette visite illustre la volonté de l'Algérie de privilégier la coopération avec les pays qui ont pu s'imposer sur la scène économique internationale grâce au développement des technologies de pointe, à l'image de la Corée du Sud, du Japon et de la Chine. Mais, il faut dire que le modèle coréen, qui a vu l'émergence, en un temps très court, de véritables colosses industriels d'envergure internationale, constitue, aujourd'hui, une assise solide pour l'économie locale, et semble inspirer au plus haut point les Algériens. La déclaration de partenariat stratégique, signée hier, met d'ailleurs en relief l'intérêt que porte la partie algérienne à l'expérience coréenne dans les domaines scientifiques et des technologies de pointe. Comme stipulé dans l'énoncé de cette déclaration, Algériens et Coréens comptent bâtir un modèle de coopération mutuellement bénéfique, mais surtout complémentaire en mettant à profit les énormes potentialités énergétiques de l'Algérie, d'un côté, et les technologies avancées de la République de Corée, de l'autre. En misant sur cette option stratégique, l'Algérie espère contourner l'obstacle du transfert technologique provoqué par la réticence des pays européens et des Etats-Unis dans ce domaine. Ce volet occupe, d'ailleurs, une place de choix dans les accords paraphés hier. Développer la coopération dans le domaine des technologies avancées, promouvoir les formes aussi bien nouvelles que traditionnelles de coopération dans le domaine de la recherche scientifique théorique et pratique, ainsi que l'échange de chercheurs et d'informations scientifiques, établir des relations directes entre les instituts scientifiques et les établissements de formation des personnels des deux pays, encourager la coopération dans les projets de développement, relatifs aux nouvelles “villes techniques”, examiner les possibilités d'exploitation des résultats de la recherche conjointe et de développement pour des objectifs commerciaux, sont, entre autres, les axes de ce partenariat à visée scientifique et technologique. Dans cette perspective et dans le cadre de la visite du président sud-coréen en Algérie, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Boudjemaâ Haïchour, a reçu, hier, le P-DG de la société coréenne Daewoo International, avec lequel il a débattu de “l'exploitation de l'expérience coréenne en matière de nouvelles technologies dans de grands projets”, tels que la e-gouvernance, la réalisation du cyberparc de Sidi-Abdallah et le domaine de l'Internet à haut débit (ADSL). Si les objectifs que se sont tracés les dirigeants algériens et coréens dans ce document peuvent être considérés comme ambitieux, il faut dire que les échanges commerciaux entre les deux pays sont jugés modestes, même s'ils ont connu un bond en avant entre 2003 (416 millions de dollars) et 2004 (595 millions de dollars). C'est donc un véritable défi qui attend les deux partenaires. Hamid SaIdani