S'inspirant de faits et de personnages authentiques, et remarquablement documentée, cette pièce d'Albert Camus lui fut inspirée par les circonstances d'un attentat, en février 1905, à Moscou. Un groupe de terroristes, appartenant au Parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Cette pièce de théâtre qui fut écrite en 1949 est courte, rapide mais complexe. Sa syntaxe élémentaire renferme une polémique intéressante sur les limites des terroristes, sur les convictions profondes qui les habitent et sur leur façon de penser. Sont-ils en droit de commettre des actes odieux sous prétexte qu'ils sont là pour “libérer le monde !” ? Quel prix sont-ils prêts à payer pour arriver à leurs fins ? De cette problématique se dégage une nécessité, celle de comprendre l'humain dans ce qu'il a de plus profond. Cette œuvre est un prétexte de mise en scène d'une seule et unique idée : la conscience humaine. Kheireddine Lardjam, diplômé de l'institut régional de formation musicale d'Oran, suit une formation théâtrale de 3 ans au conservatoire d'Oran puis crée en 1996 sa compagnie théâtrale El Ajouad. Il a effectué plusieurs stages de formation à la mise en scène en France ; le dernier en date a été avec Arnaud Meunier de la compagnie La mauvaise graine. À 29 ans, il a déjà à son actif la mise en scène de 10 pièces théâtrales d'auteurs contemporains, dont trois œuvres d'Alloula : El Ajouad, El Lithem et l'Alag. Cette nouvelle coproduction avec le Centre culturel français (CCF) et le soutien du TRO sera proposée au public du 18 au 20 mars au public du théâtre d'Oran. La distribution est assurée par plusieurs comédiens, dont Malika Belbey, sacrée en 2005 meilleur second rôle féminin de l'année au Fennec d'or pour sa prestation dans le feuilleton Le printemps noir. Cette pièce sera présentée également à Alger, le 29 avril à la salle El Mouggar. R. C.