Si l'Union nationale des agronomes espère mettre le paquet sur les actions de sensibilisation, c'est que ses responsables estiment qu'il existe une carence à ce niveau dans le dispositif de lutte. Sentant selon toute vraisemblance la menace de la grippe aviaire se rapprocher de plus en plus du pays avec tous les risques qui pèsent sur la filière avicole, les agronomes organisés au sein d'une union nationale sont sortis hier de leur réserve pour mettre en garde contre ce qu'ils appellent “une catastrophe” imminente. Invité au Forum d'El Moudjahid, le président de l'UNA, M. Zane Yahia, a d'emblée estimé que “nous sommes au bord d'une pandémie”, citant au passage les derniers foyers de grippe aviaire recensés en Afrique et en Europe, c'est-à-dire géographiquement très proches de l'Algérie. Dans son intervention, l'orateur a expliqué que son organisation veut se mettre au service de l'Etat et de la corporation afin de contribuer à la sensibilisation des aviculteurs sur les dangers de la contamination et les règles à suivre pour se prémunir d'une telle transmission de la maladie. “Nous avons la capacité de mobiliser les équipes sur le terrain. Nos éléments vont sillonner les wilayas dans une campagne qui ciblera surtout les aviculteurs. C'est à ce niveau-là qu'il faut agir pour garantir une conduite exemplaire dans les exploitations afin d'éviter la contamination”, a-t-il précisé. L'organisation compte donc sur ses prolongements au niveau local pour tenter de couvrir les différentes régions du pays, mais envisage de coordonner les actions sur le terrain avec les Chambres d'agriculture et les démembrements de la filière avicole. Si l'Union nationale des agronomes espère mettre le paquet sur les actions de sensibilisation, c'est que ses responsables estiment qu'il existe une carence à ce niveau dans le dispositif de lutte. “Si nous faisons la comparaison avec ce qui se fait dans d'autres pays, nous pouvons dire que c'est insuffisant. Il faut renforcer les actions d'information”, note M. Zane qui plaide, en outre, pour une concertation avec les opérateurs de la filière. “Il faut sauver la filière. L'Etat doit s'engager à indemniser les aviculteurs dans le cas d'une contamination qui dicterait l'abattage des volailles”, estime-t-il encore. D'après lui, certains petits producteurs de poulets auraient déjà mis la clé sous le paillasson dans les zones de production comme c'est le cas à Birtouta Mais, l'UNA, qui est une organisation à caractère technique et scientifique, a-t-elle les moyens pour mener une telle opération de sensibilisation ? “L'UNA compte beaucoup sur l'aide des ministères de l'Agriculture et de la Santé. Les actions que nous allons mener, nous les ferons avec les moyens de bord”, répond M. Zane. H. Saïdani