La sonnette d?alarme est tirée : le fléau tant craint peut s?abattre sur notre pays d?un jour à l?autre. Le travail de sensibilisation est-il mené correctement ? C?est en ces termes que Yahia Zane, président de l?UNA (Union nationale des agronomes) a ouvert la conférence-débat abritée, hier, par le centre de presse d'El- Moudjahid, avec pour thème : «La filière avicole algérienne menacée de ruine». Plus prolixe, Yazid Kerouche, SG de l'Union déclare : «Il est de notre devoir d?alerter l?opinion publique nationale et les pouvoirs publics sur les dangers qui guettent la filière avicole qui, d?ailleurs, menace ruine.» Pour M. Kerouche, «l?Algérie risque d?être touchée par l?épidémie entre les mois de mars et avril, période du retour de l?exode des oiseaux migrateurs». Devant l?inexistence d?un vaccin contre la grippe aviaire, l?UNA prône une autre forme de lutte : la sensibilisation des aviculteurs. «On peut lutter contre la grippe aviaire en évitant tout contact entre les volailles et les oiseaux sauvages», précise M. Kerouche, qui enchaîne : «Les pouvoirs publics doivent réagir en cas d?épidémie car elle risque de faire disparaître un secteur employant 400 000 personnes.» Pour l?orateur, «Il faut organiser un dispositif international de lutte contre la grippe aviaire car il y a risque de pandémie d?autant plus que nous sommes en période prépandémique». Les conséquences d?une pandémie seraient très graves, car «selon des experts : le bilan macabre serait de 142 millions de morts et de 4 400 milliards de dollars de pertes», souligne-t-il. «Nous sommes déjà à 77 morts, ajoutant à cela la mort de 140 millions d?oiseaux : c?est une véritable catastrophe naturelle !», déclare le membre de l?UNA Les conférenciers ont souligné le rôle des médias dans la campagne de sensibilisation, notamment en direction du «consommateur qui boude les volailles, notamment le poulet, alors qu?il n?y a aucun risque quand il est cuit à plus de 60°». Pour le président de l?UNA : «Les aviculteurs sont les seuls qui risquent d?être atteints de la grippe aviaire, puisqu?ils sont en contact direct avec le milieu de l?épidémie.» Enfin, l?UNA tire la sonnette d?alarme en affirmant que «les aviculteurs sont en danger humainement et économiquement. Donc, il faut les protéger.» Et dans le cadre de la solidarité, l?UNA appelle «les pays touchés par l?épidémie à la création d?un fonds de solidarité pour aider les aviculteurs victimes».