Assurément, la menace de grippe aviaire donne des frissons. En effet, à la découverte de certains foyers de cette pathologie virale un peu partout dans monde européen et africain, les Algériens ne cachent plus leurs appréhensions par rapport à ce virus qui se transmet à l'homme en se mutant. Déjà, les discussions publiques à Tipasa se limitent à ce sujet et la situation est à la limite de l'alarmisme, à telle enseigne que nombreux sont ceux qui ont renoncé à la consommation du poulet. Pour d'autres paysans qui possèdent ce genre d'élevage, c'est la ruée vers le marché pour s'en “débarrasser”. C'est vrai que les débats prennent quelquefois des proportions fantaisistes, voire ridicules, au point même où on craint d'une manière quasi obsessionnelle le moindre petit oiseau qui se poserait sur le toit de la maison ou sur l'arbre du coin. Cette situation a engendré, en fait, un déséquilibre au niveau de marché de la volaille au grand dam des aviculteurs. En effet, ces éleveurs qui ne cachent pas leur désarroi face à cette situation ne savent plus à quel saint se vouer. “Une bonne partie des citoyens boude la volaille alors que la situation en Europe ou dans le Sud asiatique n'est pas aussi alarmiste”, dira un aviculteur de la localité. Ainsi, le prix du poulet est passé de 200 à 130 DA et même à 120 DA, au grand bonheur des citoyens plutôt rassurés, qui profitent de cette aubaine. En tout cas, la panique qui s'est emparée des éleveurs n'est pas près de s'estomper et le marché de la volaille est actuellement inondé. Ce qui fait que l'offre, quoique à l'origine normale, semble s'amplifier dès lors que la demande a manifestement les assurances des pouvoirs publics. Rachid Lounas