RESUME : Salim et Leïla se marièrent et vécurent heureux quelque temps. Cependant, leur bonheur était incomplet, ils désiraient tant avoir un enfant. Hélas… Leïla reçoit un coup de poignard dans la poitrine. - Mère, répond-elle, nous avons consulté des dizaines de médecins, tous sont formels, nous sommes sains tous les deux. La nature refuse de nous accorder sa clémence. - Je n'en crois pas un mot. Tu essayes de te disculper, voilà tout. Pourquoi ne conseilles-tu pas à ton mari de se remarier ? Leïla sentit son cœur faire un bond. - Quoi ? Moi, je vais conseiller à mon mari de se remarier ? - Oui, et alors où est le mal ? Notre religion le permet, non ? Tu veux laisser mon pauvre Salim sans descendance ? Tu veux qu'il quitte ce monde en orphelin ? Leïla sentit les larmes lui monter au yeux. - Non, mère, je voudrais tant qu'on ait des enfants. J'ai tout essayé pour cela et Salim aussi. Mais si Dieu ne le veut pas. - Dieu est bien plus tolérant que tu ne le crois ma fille. Dieu permet à l'homme d'avoir plusieurs épouses pour assurer sa descendance. - Je ne pense pas que Salim serait d'accord sur ce point. - Ah ? Dis plutôt que c'est toi qui ne le seras pas. - Mais, mère, nous nous entendons si bien, vois-tu ? Nous sommes un couple exemplaire et… - Un couple exemplaire sans enfants, tu veux rire. Tu appelles un couple stérile comme le vôtre un couple exemplaire ? Leïla, sois logique. - Mais, je le suis, mère, je le suis. Je veux dire que nous nous entendons bien Salim et moi. - Ecoute-moi bien, Leïla. Je suis bien placée pour te conseiller et je veux que tu m'écoutes. Leïla, qui sentait une boule se former au fond de sa gorge, baisse les yeux devant sa belle-mère. Cette dernière intransigeante reprend : - Quand on aime son mari, on pense à son bonheur. De tout temps, les femmes fidèles se sont sacrifiées sur l'autel de l'amour afin de voir le compagnon de leur vie comblé. Des femmes à travers tous les siècles ont fait preuve de tolérance et d'abnégation afin d'assurer l'avenir de leur conjoint. Tu dois faire la même chose toi aussi. Du moins pousser ton mari à se remarier pour assurer son avenir. - Il ne le voudra pas. Salim m'aime, il ne l'acceptera jamais, s'écrie Leïla. - Mais je le sais, reprend sa belle-mère. - Et alors, que veux-tu que je fasse ? - Eh bien partir pour un moment. - Quoi ? Le quitter ? Non, tu n'y penses pas ? - Mais si, je le pense. Je sais que si tu pars, si tu disparais, Salim finira par se remarier. Alors ? Y. H. (à suivre)