Les formations de l'opposition et des personnalités syriennes sont arrivées à la conclusion qu'il devait y avoir un changement de régime en Syrie, a déclaré l'ancien vice-président Abdel-Halim Khaddam, qui, depuis Paris — où il s'est exilé — n'arrête pas de faire des révélations sur le système damascène, qu'il a servi jusqu'à l'an dernier. Un patchwork d'opposants, les Frères musulmans, les libéraux, les Kurdes et les communistes, s'est réuni pendant deux jours dans la capitale belge et a mis au point une déclaration commune portant sur une période de transition de six mois, qui suivrait un renversement du président Assad. C'est la première fois dans l'histoire que tous les mouvements d'opposition, à l'intérieur et à l'extérieur, de la Syrie, s'assoient autour de la même table et se mettent d'accord sur un projet commun. Le moment n'est pas fortuit, isolé, Bachar al Assad est sous l'œil du cyclone américano-français. Selon Ali Bayanouni, le dirigeant des Frères musulmans, les conditions sont réunies en Syrie pour un soulèvement. Il sait de quoi il parle, lui dont les militants avaient été en première ligne dans les saccages des ambassades occidentales à Damas en réaction aux caricatures blasphématoires danoises amalgamant islam et terrorisme. Toutefois, il reste à savoir si ce front uni de l'opposition pourra compter sur des soutiens déterminants en Syrie même. Un pays très surveillé où le fait de manifester son opposition est sévèrement réprimé. D. B.