Le climat des affaires a, certes, connu une amélioration. Des mesures ont été prises dans le sens d'un encouragement et d'une facilitation de l'acte d'investir. Cependant, l'environnement demeure contraignant. C'est du moins le constat dressé par les invités — Issad Rebrab, président-directeur général de Cevital, Réda Hamiani, du groupe Hamiani, Chahboub, P-DG de la SNVI, Baghdadi, directeur général de l'Andi, Mourad Khellaf, ancien cadre bancaire, Arslan Chikhaoui, expert international — de “L'indice sur l'investissement”, une émission économique que diffusera, mercredi prochain, Beur Télévision. Les goulots d'étranglement ont été identifiés. Il s'agit de l'accès au foncier industriel et agricole et du système bancaire. Mourad Khellaf, ancien cadre bancaire, soutient que le système bancaire, en mutation, reste archaïque. Il reproche aux banques “un niveau de service” médiocre. Sur ce chapitre, Issad Rebrab, président-directeur général de Cevital, précise que “c'est un problème de système et non de personnel”. “On ne donne pas une véritable autonomie au banquier”, soutient-il. Le patron de Cevital, qui se dit optimiste, explique le problème de l'investissement par le fait qu'il ne se situe pas au niveau de l'Andi — qui ne fait qu'agréer les projets et octroyer des avantages —, mais plutôt au niveau de l'environnement bureaucratique. L'obtention d'un permis de construire, par exemple, peut mettre un à deux ans, alors que la réalisation d'un projet ne demande parfois que six mois à un an. Arslan Chikhaoui illustre parfaitement “ce parcours du combattant”. Il avance qu'“il faut 18 opérations pour créer une entreprise, et 70% du temps sont destinés à deux opérations seulement”. C'est l'environnement global qu'il faut assainir, souligne-t-il, relevant au passage “le manque de culture du libéralisme” qui caractérise les institutions. Mais pour M. Réda Hamiani, le problème est beaucoup plus complexe que cela puisse paraître. Sur les 850 milliards de dollars d'IDE dans le monde, 50% vont vers la Chine, la Corée du Sud, 25% se dirigent vers l'Europe, le Japon et les Etats-Unis d'Amérique, 12,5% vers les Peco, 7% en Amérique latine et 2 en Afrique du Sud. Le reste est partagé par la région MENA. L'émergence de l'Algérie ces deux dernières années comme destination des IDE doit être, selon M. Hamiani,“relativisée”. M. Baghdadi précise, quant à lui, que depuis 1999, l'Andi a recensé quelque 7 200 projets concrétisés ou en voie de l'être pour un montant de 10 milliards d'euros. M. Issad Rebrab est convaincu que la croissance à deux chiffres est possible en Algérie. Tous les secteurs (services, agriculture…) sont demandeurs d'investissement, pour peu que les pouvoirs publics fassent confiance aux investisseurs locaux. Pour peu aussi que l'école soit réformée en l'ouvrant aux langues étrangères. M. R.