Connus pour leur expérience dans le domaine de la restauration du vieux bâti, les Lyonnais ont été sollicités pour assister Alger dans la rénovation de la vieille cité d'Alger. La convention entre les deux parties prévoit également de développer un partenariat dans le domaine de l'éclairage public et la participation des comités de quartiers dans la gestion de leur ville. À la faveur de la convention de coopération signée avec la mairie de Lyon et la wilaya d'Alger, les “douirate” de la citadelle d'Alger opéreront leur mue et seront vêtues de leurs plus beaux atours. Les sillons et les traces témoignant de l'authenticité de la vieille cité d'Alger seront rénovés et ravivés. En effet, les vieilles bâtisses de Sidi Ramdane, Souk El-Djemaâ et Lalahoum, témoins oculaires d'un pan important de l'histoire de la capitale, qui aujourd'hui menacent ruine, deviendront, manifestement, un des prestigieux site à visiter dans les prochaines années. Le principe de coopération entre Alger et Lyon dans le domaine de la restauration des habitations de ce monument historique, classé patrimoine mondial, a été retenu sur la base du capital expérience des lyonnais en matière de reconstitution et de réparation des vieilles cités. “Les experts de la capitale Rhône-Alpes ont eu à mener à bien ce genre d'opération, en rénovant de fond en comble le quartier appelé le vieux-Lyon” qui date du XIIe ou XIIIe siècle et qui, “il y a 20 ans, était dans un état attristant et infréquentable”, a averti M. Malecot, directeur des relations extérieures de la mairie de Lyon, en marge de la réception organisée à l'ambassade de France à l'occasion de la visite du maire de Lyon, Gérard Colomb, effectuée en début de cette semaine à Sétif et à Alger. Et de poursuivre : “Aujourd'hui, ce quartier est devenu le plus prestigieux du Grand-Lyon et tout le monde souhaite avoir un logement dans ce quartier.” Cet aspect n'est autre qu'un chapitre de la convention signée entre le wali d'Alger et le maire de Lyon, puisqu'il est prévu également, en prévision de la restauration de la citadelle d'Alger, d'ouvrir, à La Casbah, un centre de formation pour relancer les anciens métiers de construction, la maçonnerie notamment. Aussi, faut-il reconnaître au passage qu'un travail de “dédensification” a été mené du temps de la “défunte” délégation à La Casbah, où des îlots ont été identifiés, dans l'espoir de restaurer et de rafraîchir les douirate et édifices historiques chers aux “casbadjis”, mais le train s'est arrêté au niveau de l'îlot Sidi-Ramdane. Notre interlocuteur n'a pas manqué de signaler que la délégation d'experts qui a sillonné les allées et les venelles de La Casbah devra soumettre prochainement aux autorités de la wilaya d'Alger des propositions concrètes de nature à lancer dans les meilleurs délais l'opération de rénovation. Par ailleurs, Gérard Collomb, qui s'est prêté à répondre affablement à nos questions, a révélé que la ville de Lyon mettra à la disposition de la ville d'Alger son expérience en matière des techniques d'éclairage de la ville. L'accord énonce à assister les services compétents de la ville d'Alger à mieux illuminer les immeubles et édifices de la capitale et ce, avec un coût économique étudié. “Il ne faudra pas oublier que Lyon se distingue par l'organisation du festival des lumières chaque année en décembre, où quelque quatre millions de visiteurs viennent découvrir le scintillement de Lyon”, a-t-il révélé encore. Les deux parties ont convenu, sur un autre plan, de développer le partenariat dans le domaine de la participation de la société civile dans la gestion de sa ville. M. Malecot a précisé, à ce titre, qu'à la demande de la wilaya d'Alger, la ville de Lyon présentera, à la lumière de l'expérience menée dans ce domaine, un schéma organisationnel devant permettre de créer des comités de quartiers qui seront appelés à mieux s'impliquer dans la gestion de leur cité et devenir un interlocuteur incontournable et officiel de la collectivité locale. Pour conclure, Gérard Collomb a tenu à réitérer ses remerciements à ses hôtes algériens pour l'accueil et l'hospitalité réservés à la délégation lyonnaise. “Il y a eu un accueil chaleureux magnifique de la part des autorités, des responsables et des ministres algériens, un accueil au-delà de ce qu'on espérait.” R. H.