Le chef de l'Etat a clairement mis les points sur les «I» à l'adresse du voisin marocain. A partir de Johannesburg, le chef de l'Etat a réitéré, vendredi soir, la position de l'Algérie à l'égard de la question du Sahara occidental. «L'Algérie a toujours fait du droit des peuples à l'autodétermination un principe cardinal qu'elle ne cesse de défendre (...) L'Algérie a défendu, à l'époque, le droit à l'autodétermination pour des pays comme Belize, Timor ou le Surinam, pourquoi ne le ferait-elle pas aujourd'hui pour le Sahara occidental, d'autant plus qu'il s'agit d'un problème de décolonisation», a indiqué Bouteflika, lors d'un dîner-débat organisé à l'issue du panel présidentiel sur le Nepad. Ainsi, la déclaration du chef de l'Etat, qui intervient à quelques jours seulement de l'examen de l'éventualité de la prorogation du délai de la Minurso sur la base du rapport établi par le chargé onusien du dossier du Sahara occidental, M.Alvaro de Soto, n'a pas été sans réaffirmer l'attachement de l'Algérie à une solution dans le cadre de la légalité internationale, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. La déclaration de Bouteflika à partir de l'Afrique du Sud, pays qui a rendu publique tout récemment sa reconnaissance officielle du Sahara occidental, constitue également une réponse aux dirigeants marocains qui «excellent» dans l'usage de subterfuges en vue, d'une part, d'impliquer l'Algérie dans le conflit du Sahara occidental, et d'autre part, pour que ce même conflit perdure... Bouteflika exhorte, d'une manière implicite, le royaume chérifien à mettre un terme à son entêtement et à se plier aux résolutions des Nations unies concernant le conflit qui l'oppose au Front Polisario. Une vision que le secrétaire d'Etat adjoint américain, chargé du Proche-Orient, M.William Burns, n'a pas manqué de souligner, lors de son passage, jeudi dernier, dans la capitale marocaine. «Les Etats-Unis restent attachés à l'application des résolutions de l'ONU pour résoudre le conflit du Sahara occidental», a noté M.Burns. Et avant lui, c'est l'ancien envoyé spécial du SG de l'ONU, M.James Baker, qui a réitéré son espoir de voir le peuple sahraoui disposer de son droit à l'autodétermination. C'est dire que Washington s'aligne sur la position adoptée par Alger, soutenue du reste par la majorité des pays de la planète. Le royaume chérifien, lui, est acculé de toutes parts. Par ailleurs, le président Bouteflika a plaidé, lors de son intervention, vendredi, à la réunion consacrée au dialogue des parties prenantes au Nepad pour la «renaissance de l'Afrique». Le chef de l'Etat a mis l'accent, en effet, sur une volonté affichée de «faire de chaque Africain l'acteur et le bénéficiaire de cette renaissance». C'est donc dans cette optique que s'inscrit, aux yeux du président algérien, l'importance que revêt le Nepad pour le développement humain. Bouteflika a axé son intervention, en outre, sur le triptyque santé, éducation et formation. Trois vecteurs essentiels qui traduisent l'urgence de replacer le continent africain sur la dynamique, précise Bouteflika, «d'une ère fondée sur le savoir, dans laquelle l'Afrique doit s'adapter en investissant davantage dans le développement des compétences et des capacités humaines».