La cérémonie de recueillement organisée jeudi dernier au village Tasaft-Ouguemoun en hommage aux deux colonels de la Révolution algérienne, Amirouche Aït Hamouda et Mohamed Abderazak dit Si l'Houas, s'est déroulée pour la première fois en présence d'un officiel, à savoir Chérif Abbas, ministre des Moudjahidine. Etaient présents également plusieurs personnalités dont le docteur Saïd Sadi, le commandant Azzedine, le wali de Tizi Ouzou, le président de l'APW, des députés du FLN et du RND, les représentants de l'ONM et de l'Onec ainsi qu'une foule nombreuse de citoyens venus des quatre coins de la wilaya. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs au Carré des martyrs de la commune d'Iboudranène, le fils du colonel Amirouche, Nouredine Aït Hamouda, le commandant Azzedine et le ministre des Moudjahidine se sont succédé au micro pour rappeler laconiquement le parcours des deux colonels de l'ALN, Amirouche et Si l'Houas. Lors de son intervention, Nouredine Aït Hamouda, qui a déclaré n'avoir rencontré son père qu'une seule fois dans sa vie, rappellera avec regret que les corps d'Amirouche et de Si l'Houas ont été dissimulés au commandement de la gendarmerie pendant 23 ans et ce, jusqu'à 1982. Pour lui “la France, qui a assassiné son père et Si l'Houas, n'a pas fait autant de mal qu'a fait l'Etat algérien à ces deux colonels après leur mort”. Répondant à la déclaration de Nourredine Aït Hamouda, le ministre des Moudjahidine dira que “même si leurs corps étaient dissimulés, les idées et le combat des deux héros ne pouvaient être dissimulés”. Pour lui, “l'essentiel aujourd'hui est de veiller au respect des objectifs pour lesquels sont tombés les hommes qui ont participé à la libération de notre pays”. À la demande de réalisation d'un musée du Chahid à Iboudranène, formulée par Nourredine Aït Hamouda, le ministre répondra qu'un grand monument sera réalisé à Tizi Ouzou à la mémoire de tous les moudjahidine de la région. Samir Leslous